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A Marseille, des dealers vont jusqu'à indiquer les itinéraires des points de deal sur les réseaux sociaux

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Dans une vidéo diffusée cette semaine sur les réseaux sociaux, des dealers présentent désormais le chemin pour se rendre dans les points de deal.

À Marseille, des dealers se servent des réseaux sociaux comme des GPS. Dans la cité phocéenne, des trafiquants de drogue développent leur commerce illégal en utilisant les réseaux sociaux pour guider leurs clients. Dans une vidéo publiée cette semaine dans laquelle un homme filme la route en conduisant, on peut apercevoir sur fond musical, la mention: "voici les directions pour venir acheter directement". Un moyen de faciliter la venue des futurs acheteurs de drogue dans leurs points de deal.

"Ça monte en gamme"

Cet exemple n'est pas un cas isolé à Marseille. Les trafiquants de drogue sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux pour mettre en avant leur marchandise. Ils utilisent des techniques différentes et parfois élaborées.

Dans un clip diffusé, on peut voir, sur fond d'images de drogues, le “menu” proposé à la vente par les dealers avec les prix détaillés des différents produits illégaux vendus. Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police, estime que ces techniques employées par les dealers sont aujourd'hui nouvelles.

"La seule chose qui nous interpelle, c'est que ça monte en gamme, très clairement, on voit qu'il y a des clips de mieux en mieux faits de plus en plus structurés, de mieux en mieux filmés avec des précisions de plus en plus importantes pour accéder aux trafics de stups", constate le syndicaliste policier auprès de BFM Marseille.

Attirer les jeunes

Si les réseaux sociaux sont de plus en plus privilégiés par les trafiquants de drogue, c'est notamment car ils permettent d'attirer les jeunes très présents sur les réseaux.

"Personnellement je ne connais pas de jeunes qui ne sont pas connectés sur les réseaux sociaux. Bien évidemment, les réseaux sociaux, ça aide à relayer ce genre d'informations, à relayer ce genre de mauvaises opérations de communication. C'est fou de se dire qu'il n'y'a aucune emprise sur ces réseaux sociaux, qu'il n'y a rien qui peut être fait pour essayer de bloquer ces comptes", se désole au micro de BFM Marseille, Amine Kessaci, président de l'association Conscience, qui vise à aider les jeunes à sortir des trafics.

Les réseaux sociaux servent aussi aujourd'hui aux dealers à recruter des jeunes mineurs, souvent en difficulté, pour participer à leur commerce illégal. Des offres d'emplois dans le trafic de drogue à Marseille y sont publiées.

Plus de 150 points de deal actifs sont actuellement identifiés à Marseille. Selon les syndicats, les forces de l'ordre mènent trois à quatre opérations par jour dans les cités de la ville pour enrayer les réseaux de trafic de drogue. Au total, 1176 opérations ont été effectuées en 2021 pour démanteler des points de deal dans les Bouches-du-Rhône, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur publiés en octobre dernier.

Jimmy Comte avec Gauthier Hartmann