Visioconférence à la région Auvergne-Rhône-Alpes: Wauquiez répond à l'opposition et esquive le sujet des dîners fastueux

Comme prévu, les conseillers régionaux n'étaient pas réunis ce jeudi dans l'hémicycle de l'esplanade François Mitterrand à Lyon, siège de la région Auvergne Rhône-Alpes. À la demande du président du Conseil régional Laurent Wauquiez, l'assemblée plénière s'est déroulée en visioconférence, malgré les vives critiques de l'opposition qui dénonçait un déni de démocratie, dans un contexte de polémique liée à l'organisation d'un dîner coûteux par Laurent Wauquiez.
"Il n'y a que l'opposition qui a pas compris qu'il est très difficile de se déplacer"
Lors de la conférence de presse de cette séance plénière, également sous forme virtuelle, Laurent Wauquiez a dû réagir aux attaques de l'opposition sur les modalités d'organisation de l'Assemblée. Répliquant sèchement à ses opposants socialistes, il a invoqué les difficultés d'approvisionnement en carburant que connaît actuellement la région.
"Apparemment, il n'y a que l'opposition qui n'a pas compris que dans notre pays, il était actuellement très difficile de se déplacer et que la région, particulièrement, reste très touchée par les pénuries de carburant", a-t-il taclé lors de la séance, alors que mardi, 34,6% des stations-service de la région étaient en rupture d'au moins un type de carburant.
Le groupe socialiste à la région avait tenté de contester le choix de la visioconférence en justice. Mais le tribunal administratif a finalement rejeté cette requête ce mercredi.
"Leur référé-liberté, c'est quand même la meilleure réponse à la question qui a été posée, a fait l'objet d'une ordonnance de renvoi sans même être examiné au fond", a souligné le président de la région.
Les socialistes dénoncent
Malgré cette décision de justice, les élus socialistes ont continué de tancer ce jeudi les méthodes de Laurent Wauquiez, regrettant les pratiques du président du Conseil régional.
Pour eux, l'organisation de l'assemblée plénière en visioconférence n'avait qu'un seul but: empêcher les élus de parler longuement du "dîner des sommets", organisé fin juin à l'invitation de Laurent Wauquiez dans un château pour 90 personnalités. Cet évènement, d'un coût d'un peu plus de 100.000 euros et révélé par Médiapart la semaine dernière, avait suscité des réactions indignées venant de plusieurs bords politiques.
"Je pense que Laurent Wauquiez est gêné aux entournures, et que toute sa stratégie c'est d'avoir une séance plénière où il y a le moins de public possible, certainement pas des conseillers régionaux qui l'interpelle et encore moins la presse qui vient l'interviewer sur ces questions-là", a estimé au micro de BFM Lyon Stéphane Gemmani, porte-parole du groupe PS au Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Une réponse brève
La question de ce dîner fastueux a pu être abordée brièvement en conférence de presse. Ce n'est toutefois pas Laurent Wauquiez qui a répondu, mais son vice-président à la sécurité Renaud Pfeffer. Ce dernier a tenté de justifier les bienfaits pour la région de ce dîner controversé.
"C'est des dizaines d'acteurs majeurs de notre région dans l'économie, dans l'environnement, dans la culture, dans le sport. L'idée c'est de fédérer, de créer des synergies et de créer des retombées réelles pour notre région", a-t-il expliqué.
L'évocation de cette polémique a toutefois été rapidement écourtée. Après un peu moins de deux minutes d'échanges sur ce sujet, Laurent Wauquiez en personne, a pris la parole pour mettre fin à la conférence de presse, malgré la tentative de relance d'une journaliste.
Lors d'une interview parue ce jeudi dans Le Figaro, le président LR de la région a toutefois assuré "rester très zen" face à cette affaire.
La prochaine assemblée plénière du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes est prévue le 15 décembre prochain. Le futur format de cette prochaine séance n'est pas encore connu.