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"On ne tire pas par plaisir": la préfète du Rhône réagit aux images d'habitations touchées par des gaz lacrymogènes

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En marge de la manifestation lyonnaise contre la réforme des retraites ce jeudi 6 avril, deux grenades lacrymogènes ont atterri sur des balcons situés avenue Maréchal-de-Saxe.

Des grenades lacrymogènes sur des balcons. Invitée de BFM Lyon, Fabienne Buccio, préfète du Rhône, est revenue sur le maintien de l'ordre et l'usage de la force par les policiers lors de cette 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

En marge de la manifestation lyonnaise, deux grenades lacrymogènes ont notamment atterri sur les balcons de deux habitations, situées avenue du Maréchal-de-Saxe. Interrogée, la préfète a pointé du doigt les casseurs.

"Un tir, ce n'est pas toujours d'une précision au mètre près. On le regrette, c'est ainsi. Mais ce ne sont pas les policiers qui sont en cause mais ceux qui cassent aux rez-de-chaussée des immeubles", justifie la préfète du Rhône sur le plateau de BFM Lyon.

Selon un témoin, une grenade aurait "brisé la vitre" de l'appartement et plusieurs tirs auraient également été lancés sur la foule.

"Quand on est amené à tirer des grenades lacrymogènes c'est parce qu'il y a des exactions au pied des immeubles, dans les magasins. Quand il y a des casseurs, on a deux solutions, soit on y va au corps-à-corps, soit on les écarte par le tir de gaz lacrymogènes".

"La police ne tire pas par plaisir"

Alors que de nombreux heurts ont éclaté dans la manifestation, avec la dégradation de certaines banques et le pillage d'une boutique Nespresso, Fabienne Buccio assume les décisions d'envoyer des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

"Vous savez, l'ordre public, c'est toute une question de mesure. Et avant chaque manifestation, il est rappelé aux forces de l'ordre l'attitude déontologique qu'ils doivent avoir. Puis, il y a des décisions qui partent du poste de commandement de la police, où je me trouve. C'est là que nous disons 'attention casseurs' et les policiers demandent s'ils peuvent intervenir et nous disons 'oui on intervient' et on assume cette responsabilité", réagit la préfète.

Et de conclure: "Ce sont les casseurs qui provoquent ces tirs. Ce n'est pas la police qui tire par plaisir".

Treize personnes ont été interpellées en marge de la manifestation à Lyon. Neuf membres des forces de l'ordre ont été blessés, a indiqué la préfecture. Du côté des manifestants, quatre blessés sont à déplorer.

Martin Regley