BFM Lyon
Lyon

"On n’a pas encore été remboursé": 6 mois après les inondations à Givors, le maire fait le point sur la situation

placeholder video
Le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, déplore la lenteur des négociations avec les assurances et veut porter des projets d'aménagements pour éviter au maximum de nouvelles inondations.

Il y a six mois jour pour jour, le 17 octobre dernier, la commune de Givors (Rhône) a été victime d'inondations inédites et inattendues qui ont ravagé les habitations et les commerces.

Ce jeudi 17 avril, Mohamed Boudjellaba, maire de Givors, fait le point sur la situation dans sa commune, où une réunion publique a lieu, pour répondre aux questions des habitants.

Des crues inédites et inattendues

Les inondations monstres qui ont touché Givors sont dues à une double crue simultanée du Gier et du Gardon. Mohamed Boudjellaba se rappelle encore de ce jeudi matin comme d'un "moment assez particulier".

"J'allais en mairie et je me suis dit 'tiens il est en train de se passer quelque chose', mais je ne m'attendais pas à une telle catastrophe inédite", se souvient le maire de Givors sur BFM Lyon.

Ensuite, tout s'est passé très vite, d'autant plus que les crues du Gier et du Gardon n'étaient pas attendues. Mohamed Boudjellaba avait bien reçu une alerte jaune, mais pas d'alerte rouge.

"Je reçois des alertes jaunes en permanence, des alertes jaunes crues du Gier j'en reçois pratiquement une fois par mois", explique-t-il. "On a pas eu d'alerte rouge. Au moment où on l'a eu, les eaux sont montées en moins de 20 minutes. Il a fallu prendre des décisions très rapidement. J'ai été un des premiers maires à déclencher le PCS dès 9h15 du matin", relate Mohamed Boudjellaba, qui s'estime chanceux que ces inondations se sont passées "un jeudi à 9h du matin et pas dans la nuit ou un week-end".

Des négociations sans fin avec les assurances

Six mois après, les conséquences de cette journée noire sont toujours là à Givors puisque de nombreux travaux restent encore à réaliser et que les longues négociations avec les assurances ralentissent les réparations et les reconstructions.

"Beaucoup de nos habitants n'ont pas été remboursés. C'est la même chose pour la ville. On est en négociation avec notre assureur, on n’a pas encore été remboursé. On a un peu plus de 2 millions d'euros de travaux et de dégâts à réparer. On va être très certainement remboursé autour des 900.000 euros", explique Mohamed Boudjellaba.

L'édile déplore que ces négociations durent aussi longtemps. "Quand bien même on est en catastrophe naturelle, ça reste trop long pour certains de nos concitoyens. Je sais que certains n'habitent toujours pas dans leur maison, ce que je regrette", relate-t-il.

"Réparer et préparer l'avenir"

En plus des travaux de réparation, le maire de Givors souhaite que des travaux de prévention puissent être menés, afin d'éviter au maximum une nouvelle situation similaire.

"Ça peut se reproduire, dire ça ne va pas se reproduire, ce n'est pas vrai", estime Mohamed Boudjellaba.

Face à ce risque, "inhérent à la vie des Givordins et Givordines", le maire de Givors veut "travailler avec les syndicats de rivières sur la transformation et l'agrandissement du lit du Gier", un chantier estimé à 80 millions d'euros.

"On a des épisodes cévénoles qui nous amènent de plus en plus à être en alerte. Il nous faut faire des travaux pour que ça se reproduise le moins souvent possible, parce que ça va se reproduire malheureusement", appuie-t-il.

"Je sais que ça va mettre du temps parce que c'est des sommes importantes et conséquentes", reconnaît cependant le maire.

Aline Picard avec Pauline Lecouvé