Givors: la réouverture de Carrefour marquée par une grève un mois après les inondations

La réouverture du magasin Carrefour de Givors devait être une fête, mais a surtout été marquée par le conflit social qui oppose une partie du personnel à la direction.
Avant l'ouverture des grilles, des dizaines de clients derrière leurs chariots de courses étaient impatients de retrouver leur centre commercial. Dans l'allée principale du magasin, des employés ont fait une haie d'honneur aux premiers arrivés.
"Ça m'a beaucoup manqué, j'ai mes habitudes", reconnaît Marie-Jeanne au micro de BFM Lyon. "Je suis très contente, on dirait que je viens de naître", explique Aquila, 70 ans.
Une action menée par des salariés
Dans la galerie marchande, juste avant d'entrer dans le magasin, plusieurs dizaines de salariés avaient répondu à l'appel à la grève de l'intersyndicale. Ils ont distribué des tracts aux clients et tenté de bloquer l'accès avec des chariots. Les salariés ont aussi brièvement empêché les camions d'accéder au dépôt du magasin.
"Il faut bien reprendre une vie normale. Même s'ils sont en grève", songe Maurice, un client qui termine ses courses.

Une brève montée des tensions
La tension est montée lorsque des grévistes ont renversé une enfilade de chariots devant l'entrée principale. Des salariés non-grévistes les ont repoussés. "Camarades, vous êtes venus nous solliciter parce qu'ils vous avaient volés trois jours et là, il n'y a personne aujourd'hui?", se désolait à un mégaphone l'une des participantes, regrettant un manque de solidarité.
Les syndicats réclament une prime pour la participation du personnel à la remise en ordre du magasin, de nouveaux outils de travail et dénoncent la mise en place d'un pointage.
"Il y a une grosse colère surtout et un sentiment de frustration de l'ensemble des salariés parce qu'ils ne se sentent vraiment pas entendus par la direction", résume Damien Croze, représentant syndical CGT Carrefour.
Pour le directeur du Carrefour de Givors, Olivier Duval interrogé par BFM Lyon, les représentants du personnel ont déjà eu les réponses. "C'est une décision qui a été prise par nos DRH (direction des ressources humaines). En tout cas, on ne peut pas accéder à toutes les demandes", indique-t-il.