Inondations à Givors: trois mois après, des sinistrés attendent encore le feu vert pour lancer les travaux

"Ça, c'est le mur que l'eau, avec la force, a couché par terre. Ça a tout emporté". Encore secoué par ce qu'il a vécu le 17 octobre dernier, Joseph Fours, habitant de Givors, déambule dans son jardin en montrant les dégâts impressionnants causés par les inondations.
Près de trois mois après les violentes intempéries ayant provoqué des inondations de nombreux logements et commerces, des sinistrés comme Joseph sont toujours au point mort.
Cet octogénaire, Givordin depuis 50 ans, a vu sa maison, son jardin et sa cave dévastés par la montée des eaux, avec près de 30 centimètres qui se sont infiltrés dans son habitat.
"J'avais accumulé des souvenirs là-dedans… Ça fait quelque chose quand même", lâche Joseph, la voix encore emplie d'émotion, en contemplant son garage sens dessus dessous.
"L'expert a trouvé ça trop cher"
Les inondations ont aussi ravagé sa piscine, qu’il venait à peine de terminer. "J'avais mis un toit sur ma piscine afin de passer le restant de mes jours paisiblement. Et voilà, c'est tout à refaire", déplore encore Joseph Fours.
De la désolation, mais aussi de la solitude face à une situation qui n’avance pas. Puisqu’après avoir fait plusieurs devis, Joseph doit attendre l’accord de l’expert pour tout débarrasser.
Les sociétés contactées par le sinistré givordin lui ont proposé "16.000 euros pour tout nettoyer, la piscine et toute la boue sur le terrain". Mais après avoir transmis ces devis, "l'expert a trouvé ça trop cher".
"Il m'en a envoyé un autre qui ne prenait que 4.000 euros pour faire la même chose. Mais toujours pas de réponse", peste Joseph.
De son côté, la mairie de Givors invite les sinistrés à contacter directement le Centre communal d'action sociale (CCAS).
"Le CCAS fournit un accompagnement longue durée. Ils seront ensuite redirigés vers des organismes d’indemnisation et d’intervention si nécessaire. Aujourd’hui, ils sont encore une vingtaine à en bénéficier", écrit la mairie de Givors.
La municipalité dit avoir également demandé une dotation d'un fonds d’urgence mais n'a, selon elle, reçu aucune réponse à ce jour.