"Ma vie a tellement changé": une famille de réfugiés ukrainiens vit dans le Rhône depuis trois ans

Beaucoup de réfugiés ukrainiens se sont installés dans le Rhône après le début de la guerre. C'est le cas d'Elena et de ses trois enfants qui vivent dans le département depuis trois ans.

Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, les photos de familles sont un lointain souvenir pour Elena.

"Ma vie a tellement changé depuis que je me pose la question de savoir si c'était moi, si c'était vraiment ma vie", confie-t-elle à BFM Lyon, en regardant les photos stockées sur son ordinateur portable.

"Ce n'était pas possible de rester"

Deux semaines après le début de la guerre, Elena et ses trois enfants ont fui leur pays pour échapper aux bombardements. Le plus jeune de ses enfants a alors seulement deux ans. La mère de famille se souvient encore de ce qu'il lui a dit au début de l'invasion russe.

"Il est venu me parler pour me dire: 'Maman, on va tous mourir aujourd'hui'. Là, j'ai eu vraiment peur et je me suis dit que ce n'était pas possible de rester ici", se souvient-elle.

Le mari d'Elena est resté en Ukraine où il a choisi d'être médecin de guerre. Le couple ne pensait pas que la guerre pouvait durer aussi longtemps.

"On avait pas du tout en tête que la guerre pouvoir durer trois ans et encore, c'est pas la fin", explique-t-elle. Elle reconnaît que c'est "compliqué" pour le couple d'être "complètement séparé".

"Je me suis dit que je ne pouvais pas faire les allers-retours en permanence là-bas... c'est trop risqué. Je veux que mes enfants aient au moins leur maman et avec de la chance leur père vivant", ajoute Elena.

L'espoir de rentrer un jour

Durant les trois dernières années, Elena a travaillé dans plusieurs entreprises. La famille a pu bénéficier d'aides d'associations pour se loger. Les enfants ont appris le français et se sont fait des amis. Quant à savoir s'ils ont envie de retourner en Ukraine, les réponses sont partagées.

"Je ne sais pas, parce que j'ai des amis ici", confie l'un d'entre eux, tandis qu'un autre tranche: "oui, parce qu'il y a mon papa".

Le drapeau ukrainien installé sur le mur de son salon, Elena pense chaque jour à la situation de son pays d'origine. Elle souhaite aujourd'hui la fin d'une guerre, qui s'est, selon elle, éternisée.

Depuis la mi-février, Donald Trump a convenu avec Vladimir Poutine dans un rapprochement spectaculaire de lancer des discussions pour établir un cessez-le-feu avec l'Ukraine. En déplacement à Washington ce lundi 24 février, le président français Emmanuel Macron a appelé à bâtir une paix "durable et solide" en Ukraine.

Dans un entretien à Fox News diffusé ce mardi, le président français a estimé qu'une "trêve" entre l'Ukraine et la Russie est possible dans "les semaines à venir".

Lauriane Pelao et Solenne Bertrand