Lyon: le gouvernement dissout "Gale", le groupe d'ultragauche va faire appel

Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le mouvement d'ultragauche était "connu pour ses actions violentes" et "ses appels à la haine". - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le mouvement d'ultragauche Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) a été dissous mercredi en Conseil des ministres, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, une décision que le Gale va contester auprès du Conseil d'Etat.
En rendant compte des travaux du Conseil des ministres, Gabriel Attal a fait valoir que le Gale était "connu pour ses actions violentes, ses appels à la haine et son incitation virulente et incessante à s'en prendre à nos forces de l'ordre".
Une dissolution motivée par les élections présidentielles?
"Nous ferons respecter l'ordre républicain jusqu'au bout et face à tous ceux qui le menacent", a dit le porte-parole, en insistant sur "l'engagement pris devant les Français" de "continuer à les protéger jusqu'à la dernière seconde du quinquennat".
Pour le groupe, cette procédure de dissolution "trouve sa seule justification dans la proximité immédiate d'échéances électorales importantes", a déclaré à l'AFP un de ses avocats, Me Olivier Forray.
"Il s'agit de donner des garanties à l'électorat de droite et de droite extrême, comprenant les syndicats policiers", insiste l'avocat en annonçant la prochaine saisine du Conseil d'Etat pour contester cette décision selon lui "sans aucun motif légal".
"Nous sommes officiellement le premier groupe antifasciste dissous par le gouvernement. Nous allons réagir", a pour sa part répondu le Gale sur Twitter. Et d'ajouter "(Gérald Darmanin), tu ne veux pas la guerre, mais pourquoi tu allumes la mèche ?"
"Impliqué dans la commission d'actions violentes"
Leila, une membre du comité de soutien jointe par l'AFP s'indigne pour sa part que le groupe d'ultra-gauche soit mis "sur un même pied d'égalité" que le groupes d'ultradroite Génération identitaire dissous en 2021 "raciste, prônant la haine et n'hésitant pas à passer à l'acte lors de maraudes".
C'est dans un courrier du 15 mars dont l'AFP a obtenu copie que la directrice des Libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur avait notifié son intention de dissolution.
Qualifié de "groupement de fait", le Gale est "régulièrement impliqué dans la commission d'actions violentes auxquelles il appelle et qu'il revendique ouvertement, tant à l'égard de ses adversaires politiques, notamment d'ultra-droite, qu'à l'égard des forces de l'ordre régulièrement prises pour cible dans les propos ou actions", selon le ministère. Et de citer une série de manifestations, entre 2014 et 2021 qui auraient donné lieu à ces violences (hommage à Rémi Fraisse, Lyon Antifa Fest...).
Des interprétations "erronées voire mensongères"
Dans leur courrier de réponse du 25 mars -dont l'AFP a également eu copie-, les avocats du Gale estiment pour leur part que "la procédure se fonde sur des lectures partiales ou des interprétations erronées voire volontairement mensongères".
L'argumentaire dénonce la "mauvaise foi développée dans la reprise et l'exploitation des publications des comptes Twitter et Facebook du Gale mais également dans l'analyse factuelle des évènements".
Selon Me Forray, l'objectif est de "contraindre au silence une opinion présentée comme dissidente ou blasphématoire à l'encontre des services de police".