Le recteur de la Grande mosquée de Lyon appelle Macron à intervenir dans l’affaire Al-Kindi

La grande mosquée de Lyon - BFMTV
Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon a appelé Emmanuel Macron à "réexaminer" la situation du groupe scolaire musulman Al-Kindi, dont l'Etat vient de résilier les contrats, dénonçant dans une lettre ouverte "une profonde injustice".
L'établissement Al-Kindi, situé à Décines-Charpieu (Rhône) en banlieue lyonnaise, est "un modèle d'excellence" avec "un enseignement de qualité et une pédagogie rigoureuse", écrit Kamel Kabtane sur le site du Conseil des Mosquées du Rhône.
"Perçue comme une profonde injustice"
La préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé le 10 janvier mettre fin aux contrats noués entre l'Etat et le groupe scolaire, accusé de proximité avec "la pensée des frères musulmans", notamment en raison de la présence dans sa bibliothèque d'ouvrages "islamistes radicaux".
"Cette décision est perçue comme une profonde injustice, et elle suscite un émoi grandissant au sein de la communauté", ajoute M. Kabtane.
Évoquant le lycée catholique parisien Stanislas qui a conservé ses subventions malgré des dérives sexistes et homophobes, le recteur dénonce une "disparité de traitement" qui soulève "des interrogations légitimes".
S'adressant directement au chef de l'Etat, il lui demande de "réexaminer cette situation" par un "geste fort pour réaffirmer les principes d'équité et de justice qui doivent prévaloir dans notre pays".
Une cagnotte mise en ligne
Ouvert en 2007, Al-Kindi scolarise près de 620 élèves du CP à la terminale et 80% de ses classes sont sous contrat. La résiliation du contrat, qui implique la perte de nombreuses subventions, menace sa survie. Une cagnotte en ligne, ouverte le 12 janvier pour le soutenir, a récolté depuis plus de 170.000 euros.
Dénonçant une "décision politique", ses avocats ont annoncé leur intention de saisir la justice, mais leur recours n'est pas encore finalisé, ont-ils indiqué lundi à l'AFP.