"Le bon timing": pourquoi Jean-Michel Aulas a fait durer le suspense autour de sa candidature à Lyon?

Jean-Michel Aulas le mardi 23 septembre 2025 dans le 5e arrondissement de Lyon - OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
À Lyon, une forme de paradoxe entoure Jean-Michel Aulas. Le patron historique de l'Olympique lyonnais est officiellement candidat pour les municipales 2026 depuis seulement quelques heures, mais beaucoup d'observateurs ressentent qu'il l'est depuis des mois.
L'évidence était telle que certains se demanderont même pourquoi Jean-Michel Aulas n'a pas franchi le pas plus tôt. Son allié Pierre Oliver, maire Les Républicains du 2e arrondissement lyonnais défend néanmoins le calendrier choisi par le dirigeant. "Aujourd'hui (ce jeudi), c'était le Conseil municipal de reprise donc je trouve que le timing est plutôt bon", affirme-t-il à BFMTV ce jeudi. Le même précise:
"On a annoncé la création d'un nouveau groupe au Conseil municipal qui regroupe toutes les tendances politiques (soutenant Jean-Michel Aulas, NDLR)."
La preuve peut-être que la campagne entre dans un nouveau tournant, même si elle avait déjà débuté officieusement.
Tractations en coulisses
S'il a fallu attendre jusqu'ici, c'est surtout en raison des tractations en coulisses. Ainsi l'entourage de Jean-Michel Aulas avait vanté, début août, auprès de BFMTV, "une avalanche de sollicitations" sur l'échiquier politique.
En ce sens, Jean-Michel Aulas a échangé avec plusieurs cadres du camp présidentiel et du parti Les Républicains. Une manière de s'assurer leur soutien pour se lancer dans le grand bain avec certaines garanties.
Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, François Bayrou, Édouard Philippe et même Emmanuel Macron: Jean-Michel Aulas les a tous rencontrés et certains à plusieurs reprises.
Le tout a finalement débouché sur plusieurs accords. D'abord, début septembre, avec LR, dont l'éphémère candidat Pierre Olivier a accepté de se retirer. Puis avec Horizons, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) et enfin ce lundi avec Renaissance, dont le référent à Lyon, l'ancien député Thomas Rudigoz, a accompagné Jean-Michel Aulas sur un marché dans le 5e arrondissement le lendemain. À cette occasion, le candidat a glissé à plusieurs journalistes:
"Pour réussir en politique, je pense qu'il faut faire l'union, c'est pour cela que cela a été un petit peu long."
Opposant identifié aux écologistes
Sûrement, Jean-Michel Aulas aurait-il aimé que le périmètre soit un petit peu plus large, lui qui a discuté sans succès avec le centriste Georges Képénékian, qui veut au moins être candidat au premier tour.
Mais au-delà des alliances, cette période de faux suspense lui aura aussi permis de s'ériger comme le principal opposant face aux écologistes, une position renforcée par ses résultats dans les sondages, parfois commandés par ses équipes. En face, la majorité municipale a fini par rendre les coups, acceptant de faire de "JMA" son futur adversaire sans attendre sa décision après être resté en surplomb dans un premier temps.
Pour continuer de mettre en musique sa candidature, Jean-Michel Aulas effectuera ce vendredi une première réunion publique à Lyon au H7, un incubateur de start-up installé dans le quartier de Confluence.