"Je te pince et ça coince": le Sytral lance une campagne contre le blocage des portes dans le métro lyonnais
Vous n'avez pas pu y échapper si vous empruntez fréquemment les lignes B et D du métro lyonnais. Un crabe géant aux pinces démesurées est venu habiller certaines rames le 1er février. Le crustacé est accompagné du message suivant: "Si tu bloques les portes, je te pince et ça coince!"
"Un style décalé et humoristique"
Une initiative du Sytral, qui s'inscrit dans le cadre d'une campagne de prévention contre les incivilités dans les transports en commun de la métropole, "que nous avons voulu impactante dans un style décalé et humoristique", expose Bruno Bernard, président du Sytral et de la métropole de Lyon.
"On a effectivement un certain nombre de personnes qui arrivent un peu à la bourre dans le métro, constate Jean-Charles Kohlhaas, son premier vice-président au micro de BFM Lyon. (...) Je suis resté moi-même bloqué un moment dans le métro B par quelqu'un qui a forcé les portes pour essayer de rentrer."
"Il est plus serein d'attendre deux minutes"
D'une part, celui qui est également vice-président de la métropole fait remarquer que "ça peut être très dangereux dans un métro automatique", si une personne ou son sac reste coincé. D'autre part, le blocage des portes peut faire "disjoncter le système électrique" et mettre à l'arrêt l'ensemble de la ligne.
"Vu qu'on a une fréquence de métro toutes les deux minutes, je crois qu'il est plus serein d'attendre deux minutes que de prendre le risque de se faire écraser ou de bloquer pendant trois heures la ligne", développe Jean-Charles Kohlhaas.
Et Bruno Bernard de compléter: "Notre objectif est de faire prendre conscience à tous les voyageurs de leur rôle individuel en tant qu’utilisateur d’un service collectif".
Les Lyonnais sceptiques?
D'autant que les lignes du métro lyonnais ont été particulièrement touchées par des pannes et des incidents techniques, ou encore perturbées par des colis suspects, depuis la rentrée. Tant est si bien que des usagers, lassés de ces difficultés chroniques, sont allés jusqu'à réclamer un remboursement -au moins partiel- de leur abonnement.
"Dans les causes de pannes des métros, il y a environ un tiers des causes qui viennent des usagers eux-mêmes, que ce soit des malveillances comme celles-là, ou des gens qui rentrent dans le tunnel, comme c'est arrivé dans le métro A il y a une semaine", pointe Jean-Charles Kohlhaas.
Interrogés par BFM Lyon sur l'efficacité de cette campagne de prévention, une bonne partie des usagers semblent assez sceptiques quant à son impact. "Les Lyonnais sont toujours pressés et courent après le temps, souffle l'un d'eux. Ça ne les empêchera malheureusement pas d'essayer de se faufiler."