Crue du Rhône: l'inondation volontaire de la plaine du Bouchage activée pour protéger Lyon

Des habitants isérois les pieds dans l'eau. Les communes de la plaine du Bouchage ont entamé ce mercredi 13 décembre l'inondation volontaire de leurs territoires afin de préserver Lyon et la métropole lyonnaise d'une montée des eaux, comme l'indique sur Facebook la municipalité de Brangues. Près de 50 habitations sont pour le moment touchées.
Le Rhône est monté ce mercredi matin à 205 mètres au-dessus du niveau de la mer, atteignant le seuil d'alerte à partir duquel les autorités doivent ouvrir la vanne de Brangues.
Pour éviter une montée des eaux à Lyon, une disposition inscrite dans une loi de 1858 prévoit en effet de déverser une partie des eaux dans la plaine du Bouchage, dans le nord-Isère. Les deux vannes "en rive gauche" puis "en rive droite" ont été ouvertes ce mercredi matin à 7 heures puis 8 heures.
"La cote de 205,95 a été atteinte à 7 heures et le syndicat a procédé à l’ouverture de la vanne en rive gauche, puis en rive droite à 8h. L’ouverture des vannes est progressive, avec une expansion de crue qui va se poursuivre dans la journée", indique la commune de Brangues.
Face à l'inexorable montée des eaux, qui devrait se poursuivre, "les communes ont déclenché leur Plan communal de sauvegarde (PCS) et s’organisent pour mettre en œuvre les mesures de protection des biens et des personnes concernées", poursuit la commune.
Une mesure initiée sous l'Empire aujourd'hui décriée
Instaurée par Napoléon III et inscrite dans la loi depuis 1858, cette inondation volontaire réalisée en ouvrant les vannes de la station de pompage dans la plaine est aujourd'hui remise en cause par certains élus du secteur. Des discussions avec la métropole de Lyon sont d'ailleurs en cours.
Les crues du Rhône à la mi-novembre dernier avaient déjà ravivé les inquiétudes dans les communes, sans que la mesure d'urgence n'ait besoin d'être mise en place. Pour le maire de Brangues, Sylvain Granger, la réelle difficulté pour les communes touchées est "l'impossibilité de construction".
"Ça empêche nos communes de se développer comme d'autres", avançait l'élu sur BFM Lyon le 16 novembre dernier.
"Il peut y avoir des dégradations, sur les habitations, le réseau routier. Tout cela a des conséquences financières qui peuvent être très importantes et dépendent de l'intensité de la crue", confiait également Anne Pourtier, maire du Bouchage, une autre commune concernée, sur BFM Lyon.
Pour retrouver une inondation de ces communes, il fallait jusqu'à présent remonter au 30 décembre 2021.