Crue du Rhône: la plaine du Bouchage inondée volontairement pour protéger Lyon?

Une inondation volontaire? Alors que le Rhône est en crue, certains élus isérois dénoncent l'idée d'une inondation volontaire de la plaine du Bouchage, et donc des quelques communes s'y trouvant, pour éviter que la ville de Lyon ne soit sous l'eau.
Depuis le mardi 14 novembre dans la soirée, une cellule de veille est en place avec les élus locaux du secteur pour surveiller en permanence le niveau de l'eau avec un objectif: activer ou non les plans communaux de sauvegarde.
Ces derniers permettent à la ville de Lyon de garder les pieds au sec en ouvrant les vannes de la station de pompage dans la plaine. La conséquence? L'inondation volontaire de quatre communes.
"Il peut y avoir des dégradations, sur les habitations, le réseau routier. Tout cela a des conséquences financières qui peuvent être très importantes et dépendent de l'intensité de la crue", confie Anne Pourtier, maire du Bouchage, sur BFM Lyon.
"On protège Lyon"
Pour le maire de Brangues, Sylvain Granger, la réelle difficulté pour les communes touchées est "l'impossibilité de construction". "Ça empêche nos communes de se développer comme d'autres", avance l'élu sur notre antenne.
Instauré par Napoléon III et inscrite dans la loi depuis 1858, cette inondation volontaire est aujourd'hui remise en cause. Des discussions avec la métropole de Lyon sont en cours.
Les maires de la plaine réclament des compensations pour ce sacrifice, tout comme les habitants. "Ça touche moins de personnes qu'à Lyon, je l'explique comme ça. Mais ce n'est pas non plus vraiment logique qu'on n'ait pas une compensation de la part d'une grande ville. On nous donne l'eau et eux ils ont les pieds au sec", avance Patrice, habitant du Bouchage sur notre antenne.
"Quand il y a eu les grandes inondations en 1990, ce sont des milliards de mètres-cubes d'eau qu'ils ont éjecté dans l'ensemble des communes riveraines", estime de son côté Jean-Paul, un autre riverain
"Tant mieux pour eux, mais il faudrait qu'ils participent. On protège Lyon, c'est compréhensible, mais les travaux et les ennuis, ce sont les gens du coin qui les ont", poursuit ce dernier.
La dernière fois que ces communes ont été inondées remonte au 30 décembre 2021.