Colère des agriculteurs: le blocage de l'A7/M7 aux portes de Lyon maintenu "pendant plusieurs jours"

Des annonces jugées "insuffisantes". Aux portes de Lyon, les blocages de certaines autoroutes se poursuivent ce lundi 29 janvier en fin d'après-midi. C'est le cas sur l'A7/M7 au niveau de Pierre-Bénite, où la mobilisation a été particulièrement suivie.
À tel point que, censé être levé ce lundi soir, le blocage va se maintenir toute la nuit et devrait se poursuivre dans les prochains jours.
"C'est un point de fixation qui va être retenu pour bloquer Lyon. Il n'était pas décidé de son maintien, mais après concertation avec tout le monde et notamment d'autres départements qui vont nous rejoindre, on a décidé de le maintenir", indique à BFM Lyon Florent Chipier, agriculteur et principal instigateur du blocage de l'A7/M7.
Les agriculteurs vont se relever entre eux
Réunis depuis ce lundi aux alentours de 5 heures du matin, les 80 agriculteurs accompagnés d'une cinquantaine de tracteurs ont tout d'abord effectué une opération escargot, entraînant d'importants ralentissements.
Ce lundi à 16h20, la circulation sur l'autoroute A7/M7 est "coupée" entre la sortie 6 au niveau de Feyzin et le diffuseur Pierre-Bénite, là où se trouve le groupe d'agriculteurs, précise la préfecture du Rhône.
Pour Florent Chipier, agriculteur sur les Monts du lyonnais, l'objectif est de "maintenir la pression".
"La mobilisation s'est réorganisée depuis ce week-end après les annonces, donc on a décidé de repartir au combat. Avec un groupe d'agriculteurs des Monts du lyonnais, on a pris l'initiative de venir ici. Il se trouve que le mouvement a été extrêmement suivi et qu'on a eu une forte mobilisation", ajoute-t-il au micro de BFM Lyon.
Dans les prochaines heures, le mouvement va se poursuivre dans le secteur et les agriculteurs actuellement présents vont être relayés. "Il y a un turn-over qui va se faire. Comme tout le monde, on a une famille et une exploitation. On s'arrête jamais, même si on est mobilisés sur le terrain, il faut aussi qu'on travaille chez nous", précise Florent Chipier.
L'agriculteur évoque même une succession qui durera dans les "prochaines heures" et les "prochains jours".
"Tant qu'on n'aura pas de réponse, on va maintenir la pression"
Ce prolongement du mouvement intervient donc trois jours après les annonces du Premier ministre Gabriel Attal. En déplacement dans une exploitation bovine de Haute-Garonne, le Premier ministre a notamment acté l'annulation de la hausse du gazole non routier et annoncé "un mois de la simplification" des normes.
Mais, selon l'agriculteur lyonnais, ces annonces sont "insuffisantes".
"Tant qu'on n'aura pas de réponse, on va maintenir la pression. On a très bien vu la semaine dernière que ça n'avait pas été suffisant avec les annonces. Avant, ça a été la même chose pour les panneaux à l'envers", regrette-t-il au micro de BFM Lyon.
Pour lui, si les agriculteurs "veulent obtenir quelque chose", ils doivent "maintenir la pression".
Blocage à Saint-Quentin-Fallavier mardi
Et dans le monde agricole de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la phrase semble avoir été entendue. Alors que la circulation est encore perturbée sur l'A6, la circulation est coupée sur 13 autoroutes en France.
Dans le Rhône, c'est le cas de l'A47 entre les sorties 14 et 16 à hauteur de Saint-Chamond dans les deux sens de circulation. Même cas de figure sur l'A43 entre les sorties 8 à Bourgoin-Jallieu et 9 à La Tour du Pin dans les deux sens.
Pour la journée du mardi 30 janvier, de nouveaux blocages pourraient s'ajouter, selon la préfecture de région. C'est le cas sur l'A43, où une opération devrait se mettre en place au péage de Saint-Quentin-Fallavier.
La Confédération paysanne donne rendez-vous à 8 heures au Super U de La Verpillère, puis un convoi va partir bloquer le péage dans les deux sens, a appris BFM Lyon. L'autoroute sera bloquée entre les sorties 5 et 6, respectivement L'Isle-d'Abeau Chesne et Villefontaine.
Dans le même temps, si la mobilisation est assez forte, les agriculteurs prévoient de bloquer les accès à la plateforme logistique de Saint-Quentin-Fallavier, la plus vaste de France, comprenant 400 entrepôts.