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Migrants à Calais: "premier contact" du médiateur avec les grévistes de la faim

Le père jésuite Philippe Demeestère, en grève de la faim à Calais depuis le 11 octobre, en soutien aux migrants (image d'illustration)

Le père jésuite Philippe Demeestère, en grève de la faim à Calais depuis le 11 octobre, en soutien aux migrants (image d'illustration) - Denis Charlet

Le médiateur envoyé par le gouvernement à Calais a rencontré ce mercredi le prêtre et les deux militants en grève de la faim, en soutien aux migrants, depuis 17 jours.

Le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi, envoyé en mission de médiation à Calais par le gouvernement, a rencontré mercredi le prêtre et les deux militants associatifs en grève de la faim en soutien aux migrants.

"On a eu un premier contact. Il y a la volonté partagée qu'un maximum de personnes soient mises à l'abri", a déclaré M. Leschi sur les marches de l'église Saint-Pierre de Calais, où cette grève de la faim dure depuis 17 jours.

Deux heures "d'échanges fructueux"

Après deux heures "d'échanges fructueux", il a convenu qu'il y avait "des situations difficiles à prendre en charge" et des solutions à trouver "pour augmenter le nombre d'hébergements et éviter une reconstitution d'un camp de grande dimension dans le Calaisis".

Mais "il est important que les personnes qui, aujourd'hui, s'engagent avec une grande humanité, trouvent une façon de poursuivre leur combat d'une autre manière que celle qui met en cause leur santé", a-t-il ajouté.

Philippe Demeestère, un aumônier du Secours catholique pour le Pas-de-Calais, âgé de 72 ans, ainsi que deux militants associatifs, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, se sont engagés dans cette grève de la faim, notamment pour réclamer l'arrêt des démantèlements des camps de migrants pendant la période hivernale.

Dans un communiqué commun, 150 associations se sont jointes mardi à leurs revendications.

Une conférence de presse jeudi

Didier Leschi, l'un des acteurs du démantèlement de la lande (dite "jungle") de Calais il y a cinq ans, presque jour pour jour, rencontrera jeudi les associations d'aide aux migrants. Puis il reviendra voir les grévistes de la faim, qui jusque-là annoncent vouloir poursuivre leur action.

Tous trois se sont refusés à répondre aux questions de la presse, se disant épuisés.

M. Leschi prévoit de donner une conférence de presse jeudi à la mi-journée.

Selon les associations locales, la situation de quelque 1.500 migrants présents à Calais est inhumaine, avec des expulsions de leurs campements plusieurs fois par semaine, et la confiscation de leurs tentes et de leurs effets personnels.

S. B. avec AFP