Crues dans le Pas-de-Calais: le maire d'Andres envisage de porter plainte contre X sur la gestion de l'eau

"Ce n’est pas pour couper la tête de quelqu’un, mais pour que tout cela n’arrive plus". Las des inondations à répétition dans sa commune du Pas-de-Calais, Allan Turpin, le maire d’Andres, n’exclut pas de déposer plainte dans les prochains jours.
"Je suis en train de réfléchir à une plainte contre X sur la gestion de l’eau, confie l’édile à BFMTV ce jeudi 4 janvier. Pas en tant qu’Allan Turpin, mais en tant que commune." Le maire n’évacue pas non plus l’idée de "solliciter d’autres associations à le faire".
Depuis les premières inondations, en novembre dernier, le maire d’Andres est l’une des figures de la révolte des maires et administrés des communes sinistrées. Sur les réseaux sociaux, Allan Turpin dénonce, condamne sans langue de bois. Informe aussi, les habitants sur l’évolution, parfois en temps réel, de la situation dans sa commune.
"Je suis un maire en colère car les administrés souffrent en général”, martèle-t-il. En 2006, la commune d’Andres a connu une importante inondation. "50 maisons ont été inondées", rappelle-t-il.
Les wateringues pointées du doigt
Dans cette ville, les inondations se produisent à cause du ruissellement. "Elles viennent du bassin versant", décrit-il. Après la grosse inondation de 2006, "on nous a promis des fossés de tamponnement, des bassins de tamponnements". Ces équipements, également nommés bassins d'orage, ont pour objectif de stocker des volumes d'eau dans le but de réduire le risque d'inondations.
Plus de 15 ans après les ces grosses inondations à Andres, "on en a toujours pas", s’agace Allan Turpin. Auprès de BFMTV, l'élu dénonce le manque de réactivité des autorités compétentes à l'aube d'importantes pluies.
"La semaine dernière, on avait demandé à l'institution intercommunale des wateringues de baisser le niveau du watergang (Ndlr, nom également donné aux wateringues) qui se trouve en aval de nos communes afin d'anticiper ces nouvelles précipitations."
En abaissant le niveau du wateringue, un réseau de fossés typique du Nord de la France et de la Belgique qui permet l'évacuation de l'eau, "on aurait pu perdre 50 centimètres de plus au niveau d’eau", affirme-t-il.
Or, "on nous a dit que techniquement ce n'était pas possible, mais on ne nous apporte pas de raisons techniques, des explications".
Des mesures des niveaux, relevés par les sinistrés de crainte de vivre de nouvelles inondations, permettent, selon Allan Turpin, d’assurer que ce wateringue "peut être placé à un niveau plus bas, mais ils ne le font pas".
"On nous laisse dans le danger"
Les nouvelles crues accroissent donc la colère de l’élu qui demande l’ouverture d’une "enquête administrative sur la gestion de l’eau". Auprès de BFMTV, il pointe la gestion de ces fameux wateringues, regrettant un manque d’anticipation en ne vidant pas "les canots de transferts, les grands wateringues vers la mer", explique-t-il.
Allan Turpin attend des services de l’Etat qu’ils "mettent la pression aux institutions qui ont la compétence de gérer cette évacuation d’eau de manière régulière sur l’ensemble de l’année et des périodes sur les intercommunalités pour qu’ils gèrent en priorité le ruissellement qui s’écoule sur les communes en basse terre, c’est-à-dire chez nous".
Le maire d'Andres ne cache pas sa colère. "On a l'impression qu'on ne nous écoute pas, conclut-il. Qu'on nous laisse dans le danger."