Un homme suspecté d'avoir agressé son ex-compagne par arme blanche avant de se suicider, elle meurt ensuite dans un accident de la route

Dans la commune de Mastaing, dans le Nord, une mère de famille a été retrouvée morte lundi 6 octobre dans sa voiture, après avoir percuté un arbre. La victime, qui venait de déposer sa fille à l’école, présentait une plaie au thorax. Les enquêteurs privilégient la piste d’un homicide conjugal, son compagnon ayant été retrouvé mort à son domicile peu après.

Un féminicide présumé bouleverse la commune de Mastaing (Nord). Après la mort dans un accident de la route d’une femme de 35 ans, poignardée un peu plus tôt au thorax ce lundi 6 octobre, une enquête pour homicide volontaire par conjoint a été ouverte, a indiqué ce mardi le parquet de Valenciennes. Son ancien compagnon, retrouvé mort, est suspecté de l'avoir agressée à l'arme blanche avant de se suicider.

Lundi matin, la trentenaire transportait en voiture son enfant de deux ans lorsqu’elle a perdu le contrôle de son véhicule, percutant un arbre en bord de route, selon un communiqué du parquet.

Les secours sont rapidement intervenus, mais la conductrice est morte sur place, malgré les tentatives de réanimation, à proximité de l’école du village, qui compte 900 habitants, rapporte France 3 Hauts-de-France.

"Un drame familial effroyable"

L’enfant de deux ans, dont le pronostic vital n’est pas engagé, a été admis au centre hospitalier de Valenciennes. Mais ce sont les premières constatations sur le corps de la mère de famille qui ont alerté les enquêteurs: une plaie au thorax, a priori sans lien avec l’accident, a été relevée.

Dans le même temps, à trois kilomètres de là, le compagnon de la victime, âgé de 32 ans et séparé de la victime depuis l'été dernier, a été retrouvé mort à leur domicile à Roeulx, selon le média local. Le médecin légiste a conclu à un suicide par arme à feu. Le couple était séparé depuis l'été dernier.

Une violente dispute suivie d'un possible coup de couteau

Ce lundi matin, selon la procureure de la République de Valenciennes, Christelle Dumont qui est citée par La Voix du Nord, "chacun des deux parents avait conduit un enfant à l'école primaire", l'un était âgé de 10 ans et l'autre de 11 ans.

Ensuite, "le couple aurait eu une discussion dans le véhicule de la victime", au cours de laquelle "un coup de couteau aurait pu lui être asséné", précise la procureure.

Toujours selon le parquet, la trentenaire aurait ensuite repris la route sans pouvoir alerter les secours, apparemment suivie par son agresseur, avant de percuter un arbre quelques mètres plus loin.

Dans un message publié sur Facebook, la mairie déplore "un drame familial effroyable", annonçant qu’"un petit mémorial a été érigé" rue Jules-Ferry, sur les lieux de l’accident, afin de "se recueillir et rendre hommage à la victime".

Une enquête en cours et une prise en charge des enfants

L’homme, déjà connu de la justice pour des faits de violence et des infractions routières, avait été condamné à plusieurs reprises entre 2010 et 2017. La victime, elle, avait alerté les autorités à plusieurs reprises sur les violences conjugales qu’elle subissait, selon La Voix du Nord.

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14:52

Le 2 août dernier, elle s'était rendue, accompagnée de ses trois enfants, à la brigade territoriale autonome de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime), affirmant avoir reçu une gifle. Quelques semaines plus tard, le 2 septembre, elle déposait plainte au commissariat de Cambrai pour des violences survenues le 17 août, en pleine séparation. Le dossier avait ensuite été repris par le commissariat de Denain.

L’enquête pour "homicide volontaire par conjoint" a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Valenciennes. Elle devra éclaircir les circonstances exactes du drame. Les trois enfants du couple ont quant à eux été pris en charge par une cellule médico-psychologique.

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences

Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Alexandre Simoes avec AFP