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Réfugiés ukrainiens: pourquoi Londres choisit Lille pour son centre de demandes de visas

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Ce choix s'explique notamment, car la ville dispose d'hébergements disponibles pour accueillir les réfugiés devant effectuer des démarches administratives.

Critiqué pour son "manque d'humanité" dans l'accueil des réfugiés ukrainiens, le Royaume-Uni a annoncé mardi soir l'ouverture d'un deuxième centre de demandes de visas. D'abord prévu à Calais, où des centaines de réfugiés se retrouvent bloqués, ce "consulat" ouvrira finalement à Lille.

Cette initiative, saluée par le ministère de l'Intérieur français qui attend "sa mise en oeuvre effective", a été présentée mardi soir au Parlement britannique par la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Liz Truss. Certains députés de l'opposition britannique s'interrogent sur le projet.

"[Lundi], la ministre de l'Intérieur nous a dit deux fois que le centre de visas à Calais serait construit, mais il ne l'est toujours pas, déclare Yvette Cooper, députée britannique, au parlement. Maintenant, il devrait être à Lille, à une centaine de kilomètres de Calais. Il semble qu'il n'y ait aucune décision qui ne soit prise. Où sera ce centre? Les gens peuvent-ils déjà s'y rendre?"

Un plus grand nombre de chambres d'hôtel

Le choix de Lille, comme lieu d'ouverture d'un deuxième centre de demandes de visas, s'explique pour deux raisons. La première, la ville dispose d'un plus grand nombre de chambres d'hôtels et d'hébergements disponibles pour accueillir les réfugiés qui doivent effectuer de nombreuses démarches administratives. La seconde serait liée à la situation géographique de Lille, située à proximité de la route empruntée par les réfugiés ukrainiens pour se rendre à Calais.

La ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel a affirmé mardi soir que 17.000 demandes de visas pour regroupement avaient été formulés au service anglais, depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour l'instant, seuls 319 visas ont été délivrés, 306 Ukrainiens ont été refoulés. Actuellement, 115 personnes sont hébergées dans une auberge de jeunesse à Calais.

Même si Londres prévoit d'ouvrir ce "consulat" à Lille, "le principal centre de demande de visas restera à Paris", a précisé le porte-parole du gouvernement britannique. "À ce stade", les demandes se font toujours à Paris ou Bruxelles, ont confirmé mardi à l'AFP les autorités françaises locales (la préfecture du Pas-de-Calais).

Vincent Vieillard et Solenne Bertrand