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Présidentielle: la débâcle du PS dans le Nord

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Anne Hidalgo a recueilli 18.215 votes dans le Nord. C'est le pire score obtenu par un candidat PS dans le département.

Sur les terres de Roger Salengro et Pierre Mauroy, la rose est fanée. Et pour cause, dans le Nord, Anne Hidalgo a recueilli 18.215 votes, soit 1,43% des suffrages. Un résultat en dessous de son niveau national (1,74%).

"Il faut dire les choses très clairement, c'est un échec pour notre formation politique", commentait par ailleurs Sarah Kerrich-Bernard, sur le plateau de BFM Lille, à l'annonce des résultats dimanche soir.

Anne Hidalgo obtient le pire score de l'histoire du Parti socialiste dans le département. Jamais les Nordistes ne s'étaient aussi peu mobilisés derrière un candidat PS. En 2012, 27,97% des électeurs nordistes avaient voté pour François Hollande et 5,65% pour Benoît Hamon, en 2017.

Repenser la place du Parti

Outre le manque d'élan pour la campagne socialiste à l'échelle du pays, dans le Nord, le PS a cumulé les difficultés.

En février dernier, le président de la fédération nordiste, a quitté le parti pour rallier Jean-Luc Mélenchon. Un coup dur pour le parti auquel il faut ajouter la fuite des adhérents.

"En 2012, il y avait 10.000 militants dans la Fédération du Nord, au moment du discours au Bourget de François Hollande, explique Roger Vicot, maire PS de Lomme. Aujourd'hui, il doit en rester 2000/2200/2300. Ça c'est pas seulement le fait de cette élection, c'est une érosion qui s'est jouée sur des années et c'est là-dessus que nous devons réfléchir plus qu'urgemment."

Réfléchir, mais aussi repenser la place du Parti socialiste sur l'échiquier politique. Martine Filleul, sénatrice PS du Nord, propose de s'adapter au nouveau contexte politique où les mouvements ont plus de succès que les partis.

"On voit bien que ce qu'il marche aujourd'hui, ce ne sont pas des partis politiques, ce sont des mouvements, analyse-t-elle. Celui qu'a créé Emmanuel Macron, mais celui qu'a également créé Jean-Luc Mélenchon. Puisque ça ne marche pas, il faut voir comment nous nous adaptions à cette situation nouvelle, sans perdre notre âme, bien sûr et sans perdre ce qui fait notre spécificité."

"Il reste dans nos communes un électorat de gauche"

Ce fief historique du Nord est à la peine, mais ses membres ne s'avouent pas vaincus.

"Ce vote utile, en même temps, a été tragique pour nous, déclare au micro de BFM Lille, Robert, adhérent au PS. Il est aussi la preuve qu'il reste dans nos communes un électorat de gauche."

Le parti devra mobiliser son électorat nordiste pour tenter de convaincre à nouveau, lors des élections législatives.

Hamza Ouarb et Solenne Bertrand