Politiques, associations: la mobilisation continue pour sauver Toto, le sanglier menacé d'euthanasie dans le Pas-de-Calais

Une affaire devenue un cas de protection animale. Dans le Pas-de-Calais, la mobilisation se poursuit pour sauver le sanglier Toto, menacé d'euthanasie après une décision de justice de la cour d'appel de Douai. La famille de Boiry-Becquerelle, qui avait recueilli l'animal, a d'ores et déjà annoncé son pourvoi en cassation, une décision qui met en suspens l'euthanasie de l'animal.
La famille bénéficie aujourd'hui du soutien des 54.000 personnes ayant signé une pétition lancée il y a seulement cinq jours pour sauver le sanglier -une seconde pétition recueille également plus de 30.000 signatures- mais aussi des organisations de défense des animaux, et même des figures politiques.
"Il n’y a pas une heure où on n’a pas un coup de fil. Les fondations de protection, 30 Millions d’amis, L214… Il y a une pétition qui est en cours, j’ai le sénateur qui m’a appelé, j’ai le député local qui m’a appelé", déclare Arnaud Bienvenu, père de famille ayant recueilli Toto, au micro de BFM Grand Lille. L'association PETA France a même relayé la pétition pour sauver Toto de l'euthanasie. "Ça prend des proportions, parce que la cause animale, on ne rigole pas avec ça."
Le problème d'un lieu adapté
Le cas de Toto n'est plus aujourd'hui une simple décision de justice, mais bien une affaire de protection animale. La fondation Brigitte Bardot dénonçait ce mardi 16 juillet une décision "absurde et cruelle" d'euthanasier l'animal.
Si la cour d'appel de Douai s'était basée sur un rapport vétérinaire indiquant que le sanglier souffrait d'une maladie qui pouvait représenter un risque pour les populations domestiques et sauvages, un second avis vétérinaire avait démenti ces résultats.
L'avocat de la famille Bienvenu affirme également que l'animal n'est ni malade, ni dangereux, mais que le problème de son avenir réside ailleurs. "La raison principale du fait qu’il ne soit pas souhaité au niveau de la communauté, et qu’il ne peut pas rester, c’est que ce lieu n’est pas adapté", explique Jean-François Camus, avocat au barreau de Lille.
Toto, qui vivait depuis plusieurs mois au sein de la famille Bienvenu, avait été saisi par les forces de l'ordre, car il est interdit en France de détenir un animal sauvage. Il est depuis accueilli à la fourrière de Saint-Laurent-Blangy, à côté d'Arras, mais son enclos commence à se faire petit.
Le parc des Ardennes veut accueillir Toto
Même si la cour de cassation venait à annuler la décision de justice, Toto ne pourrait pas retourner dans sa famille d'adoption, ni être retourné à son milieu naturel, ayant été en contact avec des humains.
"Trouver un lieu adapté, ce n’est pas simple. Il faut un agrément", précise Jean-François Camus. Mais une solution pourrait toutefois être toute trouvée: le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, avait indiqué avant même la décision du tribunal être prêt à accueillir Toto au sein du parc animalier des Ardennes.
"Nous avions trouvé la solution idéale pour l’accueillir dans un cadre parfaitement adapté avec un enclos individuel afin de lui permettre de vivre et d’évoluer dans les meilleures conditions possibles et sans risques sanitaires", écrivait-il en début de semaine sur son compte Facebook. Il a par ailleurs réitéré sa volonté d'accueillir le sanglier au sein du parc.
"En tant que maire de Charleville-Mézières mais aussi et surtout en tant que citoyen amoureux des animaux nous saisissons à nouveau la Justice dans l’espoir que le bon sens l’emporte finalement", conclut-il.
Avec le pourvoi en cassation de la famille Bienvenu, le sort de Toto devrait rester en suspens pendant encore plusieurs mois.