"Il nous appartient": les enfants du centre social de Roubaix décorent le bâtiment incendié lors des émeutes

"Pourquoi avoir fait ça?". Quelques jours après l'incendie du centre social Pile Sainte-Elisabeth à Roubaix en marge des émeutes qui ont éclaté après la mort de Nahel, tué par le tir d'un policier, les enfants accueillis par la structure sont dans l'incompréhension.
"J'ai écrit 'pourquoi avoir fait ça?' parce que c'est comme si tu brûlais ta maison sans raison" estime Sofia, 11 ans, élève en CM2, au micro de BFM Grand Lille.
Comme elle, de nombreux enfants ont réalisé des dessins, qu'ils ont collés sur les murs du centre social, pour rendre hommage à la structure désormais hors d'usage.
"Que ce soit les habitants de Roubaix ou du Pile, il nous appartient et ça nous a vraiment touchés quand on l'a su", confie Farah, 10 ans.
Les activités continuent
Plus de 1000 familles adhèrent à ce centre social, et 30 personnes y sont salariées. Les activités de l'établissement sont temporairement délocalisées au centre social Assia Djebar dans le quartier de la Potennerie, à quelques minutes du quartier du Pile.
Malgré ces circonstances, les équipes s'organisent pour continuer les activités au plus vite.
"Beaucoup d'événements vont être faits en extérieur cet été", explique Nathalie Lefebvre, directrice du centre social Pile-Sainte Elisabeth. "Nous allons occuper également la maison du projet, et pour les accueils de loisirs, nous allons occuper l'école Boileau-Pasteur", précise-t-elle.
"Continuer le dialogue et marquer notre présence"
Le centre social était l'unique structure sociale du quartier du Pile, et un lieu de vie précieux pour les habitants.
"Je pense qu'il est important de continuer le dialogue et de marquer notre présence sur le territoire", relève Dahman Mellouli, référent jeunesse au centre social.
Pour cela, il prévoit de mobiliser la jeunesse sur la place Carnot cet été avec des ateliers de prévention, notamment "sur les dérives du protoxyde d'azote qui touchent énormément ce quartier et les jeunes en général".
Plusieurs villes du Nord, dont la ville de Roubaix, ont connu des nuits d'émeutes depuis la mort de Nahel, avec de nombreux incendies et affrontements avec les forces de l'ordre.