Guerre en Ukraine: les demandes de pastilles d'iode en hausse dans les pharmacies nordistes

Conséquence de la guerre en Ukraine, les pharmacies nordistes voient arriver de nouvelles demandes. Face aux menaces d'ordre nucléaires venant de Moscou, des habitants iinquiets cherchent à se procurer des pastilles d'iodes, ces comprimés qui servent à protéger la thyroïde en cas d'émissions radioactives.
L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) explique que "la thyroïde va absorber l’iode stable jusqu’à saturation, et ne pourra donc plus incorporer l’iode radioactif qui serait éventuellement respiré ou ingéré".
Effets secondaires notables
Depuis jeudi soir, une pharmacie du centre de Lille a enregistré une dizaine de demandes quotidiennes que cela soit par téléphone ou directement sur place. Mais face à cette sollicitation grandissante, les professionnels tiennent à rappeler que la distribution des pastilles d'iode est réglementée et sous la responsabilité des préfets.
"Ce sont des comprimés qu'on ne peut pas obtenir parce que ce sont des stocks d'urgence qui sont libérés sur mesure du gouvernement, en cas d'accident nucléaire avéré", explique à BFM Lille une pharmacienne lilloise.
De plus, "il faut prendre ces comprimés uniquement en cas d'urgence", précise cette pharmacienne car ils ont des "effets secondaires notables" notamment cardiaques ou thyroïdiens. Une prise préventive peut donc s'avérer très dangereuse. "Les stocks seront libérés en cas de problème, sur mesure du gouvernement et on a jusqu'à 24 heures pour les prendre", rappelle-t-elle à BFM Lille.
Libre-service en Belgique
Inquiets, certains Nordistes ont même décidé de traverser la frontière pour se rendre en Belgique où ces pastilles sont en libre-service dans les pharmacies. Une boîte par famille y est distribuée gratuitement depuis 2018 afin de rassurer la population, inquiète de la vétusté des centrales nucléaires belges.
Mais même chez nos voisins belges, les pharmaciens sont très sollicités: sur la seule matinée de jeudi dernier, les officines du pays ont écoulé plus de 56.000 boîtes de dix pastilles d'iode, selon le porte-parole de l'Association pharmaceutique belge.
En France, ces pastilles sont surtout réservées à ceux qui vivent près des centrales nucléaires. C'est le cas des 200.000 personnes habitant dans 53 communes à moins de 20 kilomètres de la centrale de Gravelines.
Sur son site internet, l'IRSN tient à rappeler que "l'État dispose de réserves suffisantes pour couvrir l'ensemble de la population" dans le cas d'un risque nucléaire.