Une partie des vaccins Moderna sera fabriquée en France

Des vaccins "made in France"? La petite ville de Monts, dans l'Indre-et-Loire, s'apprête à produire des dizaines de millions de doses du vaccin du groupe américain Moderna, qui ce mercredi a reçu le feu vert des autorités européennes. Le laboratoire pharmaceutique Recipharm, filiale française d'un groupe suédois, a passé un accord avec la biotech du Massachussetts pour sous-traiter sur son site tourangeau une partie de la production du remède contre le Covid-19. Le principe actif viendra de Suisse, le flacon d'Allemagne et le tout sera assemblé dans le Centre-Val-de-Loire.
Deux millions d'euros investis en Indre-et-Loire
Deux millions d'euros ont été investis par Recipharm pour assurer la production du vaccin Moderna, et une soixantaine de personnes vont être recrutées. L'usine pourra exporter dans toute l'Europe, voire dans le monde entier.
Le sous-traitant, prêt à travailler "dès janvier", espère distribuer les premiers vaccins "au courant du premier trimestre", assurait dès novembre son directeur général pour la France, Jean-François Hilaire, sur le plateau de BFM Business. Moderna, qui ne communique pas de chiffres spécifiques pour le site de Monts, compte produire plus de 500 millions de doses de vaccins en 2021.
Le vaccin Pfizer produit en Eure-et-Loir
Un peu plus au nord, toujours dans le Centre-Val-de-Loire mais presque en Normandie, c'est à Saint-Rémy-sur-Avre que sera fabriqué un autre vaccin, le vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech.
Le groupe français Delpharm doit commencer la production en avril prochain, et devrait produire plusieurs dizaines de millions de doses dans son usine d'Eure-et-Loir. Entre 40 et 60 personnes seront recrutées par l'entreprise de sous-traitance pharmaceutique. Par ailleurs, cinquante "super congélateurs" – le vaccin Pfizer/BioNTech doit être conservé à -70°C – ont été commandés, selon le Parisien.
Externaliser la production
Sommairement, Delpharm s'occupera de combiner le vaccin avec des nanoparticules lipidiques, chargées de le protéger pour assurer son conditionnement, puis prendra en charge le remplissage les fioles, prêtes à être expédiées. Les grands laboratoires mondiaux, qui cherchent à recentrer leurs activités sur l'innovation, font de plus en plus appel à des sous-traitants pour externaliser leur production. Delpharm, pourtant inconnu du grand public, possède seize sites de production en Europe et un autre au Québec. Ce sous-traitant produit plus de 700 millions de boîtes de médicaments chaque année.
Au contraire du géant français Sanofi, dont le vaccin se fait encore attendre mais qui a déjà choisi d'internaliser sa production. Le principe actif sera produit dans son usine francilienne de Vitry-sur-Seine, où seront recrutées une centaine de personnes, tandis que le remplissage et le conditionnement de son futur remède seront en partie réalisés sur le site de Marcy-l’Étoile, dans le Rhône.