BioNTech prévoit des ruptures d'approvisionnement de son vaccin développé avec Pfizer

Ugur Sahin, chercheur et cofondateur de BioNTech, lors d'un entretien avec l'AFP depuis Mayence,le 19 novembre 2020 - Yann SCHREIBER © 2019 AFP
L'Europe va devoir passer à la vitesse supérieure si elle veut assurer son calendrier de vaccination. Alors qu'en France, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé une accélération de la campagne, seul le vaccin développé par Pfizer et le laboratoire allemand BioNTech est disponible en Europe. Une forte demande qu'il ne pourra pas combler, prévient Ugur Sahin, directeur général de BioNTech, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Spiegel.
Ce dernier indique que des ruptures d'approvisionnement sont inéluctables alors que certains centres de vaccination allemands sont déjà contraints de fermer, quelques jours seulement après le début de la campagne nationale. Les Etats-Unis ont commandé 600 millions de doses et l'Europe 300 millions.
"À un moment donné, il était évident que nous ne parviendrons pas à livrer aussi rapidement" explique le directeur général.
Moderna en approche
"Pour le moment, ce n'est pas terrible. Il y a un trou parce qu'il n'y a pas d'autres vaccins approuvés et nous devons combler ce manque avec notre propre vaccin", poursuit Ugur Sahin. Un second vaccin, celui de Moderna, devrait être approuvé dans les jours qui viennent en Europe mais le plus intéressant (de par son coût et sa facilité à être stocké) reste celui AstraZeneca. Or, ce dernier n'obtiendra pas le feu vert de Bruxelles avant le mois de février, au moins, faute d'avoir transmis les données réclamées pour sa validation.
De son côté, BioNTech reste confiant face aux multiples souches qui apparaissent. "Nous faisons des tests afin de savoir si notre vaccin est également efficace contre cette variante, nous serons fixés rapidement", explique Ugur Sahin.