Réforme des retraites: l'exécutif envisage de fixer un nouveau cap dès cette semaine

La réforme des retraites pourrait bientôt être remise sur les rails. Emmanuel Macron envisage de s'adresser aux Françaiscette semaine pour donner un cap sur les réformes à venir, et surtout sur celle des retraites, nous affirment plusieurs sources au sein de l'exécutif. Le président de la République recevra mardi les partenaires sociaux à l'Elysée, puis ce sera au tour des parlementaires le lundi suivant: entre les deux rencontres, Emmanuel Macron devrait faire connaître ses intentions concernant les derniers mois qui lui restent dans son quinquennat.
Avec une question qu'il tranchera dans les tous prochains jours: faut-il repousser l'âge de départ à la retraite? Plusieurs membres de la majorité, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire en tête, suggèrent de repousser l'âge de départ à 64 ans et poussent pour que cette réforme soit faite avant l'élection présidentielle. Le passage à un système de retraites par point, une réforme promise par Emmanuel Macron en 2017 mais plus ambitieuse et difficile à mettre en œuvre dans le contexte actuel, interviendrait alors dans un éventuel second quinquennat.
Cette hypothèse inquiète néanmoins un certain nombre de responsables de la majorité, notamment Richard Ferrand. Même si "la réforme des retraites ne saurait être abandonnée", "enterrer ce projet comme se précipiter serait une folie à mes yeux", a déclaré ce dimanche le président de l'Assemblée nationale dans une interview au Journal du Dimanche. "Réaffirmons clairement ce que nous voulons faire et engageons-nous à ce que ce soit notre première réforme du second quinquennat d'Emmanuel Macron", a-t-il réclamé.
"On ne réforme pas pour se donner une image"
Par ailleurs, "on ne réforme pas pour se donner une image. Trois Français sur quatre estiment que la relance économique est la priorité du moment. Ils ont raison", a ajouté Richard Ferrand. Certains de ceux qui encouragent Emmanuel Macron à relancer sans attendre le chantier des retraites pensent qu'il y a aussi une donnée politique à prendre en compte. On est à quelques mois de l'élection présidentielle, et il ne faudrait pas, selon eux, que le président de la République donne l'impression qu'il cale devant l'obstacle et donne des arguments à la droite en perdant son image de réformateur.
Reste que les syndicats sont vent debout contre la reprise de la réforme des retraites. "Si [ce sujet] devait revenir, il donnerait lieu à un conflit social, c'est certain, parce qu'il ne serait pas compris", a mis en garde sur BFMTV ce dimanche Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, pour qui "ça n'est pas le sujet du moment". "J'espère qu'on ne va pas en faire un enjeu électoraliste", a ajouté le patron de Force ouvrière, "que ça ne va pas être à qui est le plus réformateur en matière de retraites pour montrer les muscles en perspective de l'élection présidentielle".