Pour justifier son prêt russe de 2015, Le Pen accuse Macron de l'avoir "empêchée" d'en contracter un en France

Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont opposés au sujet de la Russie lors du débat d'entre-deux-tours ce mercredi soir. Le président sortant a reproché à la candidate du Rassemblement national de "dépendre" du pouvoir russe en raison du prêt contracté par son parti auprès d'une banque russe pour l'élection présidentielle de 2017.
"Vous dépendez du pouvoir russe et vous dépendez de monsieur Poutine", a déclaré le président de la République. "Vous ne parlez pas à d’autres dirigeants, vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie", a-t-il reproché à Marine Le Pen.
"Nous le remboursons tous les mois"
Marine Le Pen, elle, a répondu qu'elle n'avait pas eu le choix. "C'est parce qu'aucune banque française n'a voulu m'accorder de prêt", a rétorqué la candidate, assurant que les banques donnaient l'impression de "choisir leurs candidats". Elle a notamment attaqué son rival sur la "banque française de la démocratie", qui n'a jamais été mise en œuvre.
"Je ne peux pas vous laisser dire qu’on ne le rembourse pas, nous le remboursons tous les mois, rubis sur ongle, sous le contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne", a assuré Marine Le Pen, assurant que c'était un processus "assez long". "Nous sommes un parti pauvre, mais ce n’est pas déshonorant", a-t-elle avancé.
"Personne n'est jamais intervenu"
Par ailleurs, Marine Le Pen a reproché à Emmanuel Macron de l'avoir empêchée, alors qu'il était ministre de l'Economie, de contracter un prêt auprès d'une banque française. "C'est malhonnête de m'empêcher d'obtenir un prêt dans une banque française et de me reprocher après de partir à l'étranger pour en chercher un", a-t-elle riposté.
"En 2015 je vous ai empêchée de trouver un prêt dans une banque française?", lui a demandé Emmanuel Macron. "Vous étiez bien ministre de l'Économie à l'époque", lui a répondu Marine Le Pen. "Je n'étais pas ministre des Finances [...]. Personne n'est jamais intervenu, vous le savez très bien", a rétorqué son adversaire.