Etats-Unis: démocrates et républicains se déchirent sur le rachat de Twitter par Elon Musk

Elon Musk a racheté Twitter pour un montant de 44 milliards de dollars. Le réseau social a accepté lundi l'offre du milliardaire américain, déjà patron de Tesla et de SpaceX. Parmi les changements en vue, l'arrivée d'une fonction permettant de corriger ses tweets et une refonte des règles de modération.
Absolutiste de la liberté d’expression autoproclamé, le milliardaire souhaite que Twitter redevienne un espace où tout le monde peut s'exprimer librement. Même si dans les faits, Elon Musk n'aura pas les mains totalement libres puisqu'il devra se conformer aux lois de chaque pays où il opère.
Les conservateurs satisfaits
Les personnalités politiques conservatrices américaines ont rapidement commenté ce rachat, elles qui se considèrent comme injustement visées par la politique de modération trop "woke" de Twitter.
Le républicain Jody Hice, membre de la Chambre des représentants, a loué le "retour du premier amendement", article de la Constitution qui garantit la liberté d'expression.
"Le rachat de Twitter par Elon Musk terrifie la gauche, qui ne veut pas voir son pouvoir de censure des conservateurs menacé", a commenté la sénatrice républicaine Marsha Blackburn.
"Twitter censure ouvertement les discours basés sur des idéologies politiques et se moque de nos libertés constitutionnelles. Si Elon Musk peut renverser la vapeur pour protéger réellement la liberté d'expression et encourager un discours ouvert, le plein potentiel de Twitter sera débloqué", a également salué le sénateur républicain Ted Cruz.
Plusieurs personnalités comme le membre du congrès Austin Scott, ont réclamé le retour de Donald Trump sur la plateforme. L'ancien président des Etats-Unis, très actif sur Twitter où il était suivi par 89 millions d'utilisateurs, avait vu son compte supprimé le 8 janvier 2021 après des tweets "incitant à la violence".
Interrogé sur le sujet, Donald Trump a exclu de revenir sur la plateforme. "Je reste sur TRUTH", a-t-il déclaré à propos du réseau social qu'il a lui-même créé, mais qui ne rencontre pas un grand succès.
Les démocrates très critiques
Les démocrates restent pour l'instant assez silencieux sur le sujet. Ils ont surtout critiqué l'énorme somme d'argent mise sur la table par Elon Musk pour racheter Twitter.
"Elon Musk a payé 0 dollar d'impôts fédéraux en 2018. S'il peut se permettre d'acheter Twitter, il peut aussi se permettre de payer ses impôts. Nous avons besoin d'une taxe pour les milliardaires dès maintenant", a déclaré la démocrate Marie Newman qui siège à la Chambre des représentants.
"Je vous rappelle que de 2014 à 2018, Elon Musk a payé un taux d'imposition effectif de 3,27 %. Une famille de classe moyenne a un taux d'imposition moyen de 13 %. Il est temps d'instaurer un impôt sur la fortune dans ce pays", a tweeté Pramila Jayapal, membre du Parti démocrate.
Pour l'instant, la classe politique française n'a pas fait de commentaires sur le sujet. Marine Le Pen a critiqué à plusieurs reprises la politique de modération des réseaux sociaux américains. En août, elle avait demandé "solennellement au gouvernement de réagir face aux suppressions des comptes de personnalités patriotes de la part de Facebook, Twitter et Instagram".
Dernièrement, plusieurs comptes Twitter liés à la campagne d'Éric Zemmour et de Marine le Pen ont été temporairement suspendus en mars, provoquant la colère. Une "erreur", selon la plateforme, qui les avait rétablis quelques heures plus tard.