Droits de douane: les Français vont-ils payer Netflix plus cher? "C'est tout à fait possible", pour le ministre de l'Économie

Une conséquence concrète pour les consommateurs français de la guerre commerciale initiée par Donald Trump. Netflix et les services numériques américains pourraient faire l'objet de tarifs douaniers, comme l'a reconfirmé sur BFMTV ce dimanche 13 avril le ministre de l'Économie et des Finances Éric Lombard.
Le membre du gouvernement a précisé que l'Union européenne était toujours en train de préparer sa réponse aux 10% de tarifs douaniers imposés par Washington, tandis qu'un sursis de 90 jours a été accordé par Donald Trump sur les taxes massives contre tous les pays. Un sursis qui n'a pas été accordé à la Chine, toutefois.
"Dix pour cent, c'est beaucoup trop, c'est énorme. Ce sont 50 milliards de droits de douane pour les Américains, ils s'ajoutent aux 25% sur l'aluminium, l'acier et l'automobile", s'est agacé Éric Lombard, ajoutant:
"On a l'impression d'être tirés d'affaire, mais pas du tout!"
Les consommateurs vont payer la note
Pour tenir le bras de fer, l'UE va choisir ses "cibles" avec pour ambition de ne "pas mettre en difficulté les consommateurs européens ou certaines filières". Mais en ciblant les services numériques, les prix proposés aux consommateurs risquent avec certitude de grimper.
Les Français pourraient-ils payer Netflix plus cher? "C'est tout à fait possible (...). Un droit de douane, la guerre tarifaire que mène Donald Trump, c'est augmenter les prix des biens et services (...) quels que soient les secteurs ciblés, ça augmentera les prix de ces biens et services", a confirmé le ministre de l'Économie.
Pour les consommateurs français, cela pourrait se matérialiser par plusieurs euros supplémentaires sur la facture à la fin du mois, alors que le coût de l'abonnement à la plateforme de streaming ne cesse d'augmenter d'année en année depuis son lancement.
"On se donne un peu de temps"
La réponse coordonnée de l'UE pourrait cibler d'autres GAFA, les géants américains de la Tech. Des mesures tarifaires sont sur la table, mais pas uniquement, sans que ne soient précisés les contours des autres mesures. Les questions de méthode et de calendrier restent en discussion.
Le membre du gouvernement explique que les différents pays européens se "donnent un peu de temps" pour établir leur plan d'action, profitant du délai de trois mois.
Agiront-ils avant l'expiration de la pause? Ce point n'est pas tranché. "Nous sommes très fermes, mais notre objectif est de négocier", insiste le ministre, qui espère "un retour au libre-échange, 0% de taxes des deux côtés de l'Atlantique".
Les 27 espèrent toutefois que les discussions avec Washington permettront d'éviter toute représaille et d'aboutir à un retrait des tarifs douaniers avant la fin des 90 jours. "Si on voit que nous n'y arrivons pas, nous allons frapper les importations venant des États-Unis pour se remettre à un niveau d'égalité et arriver, à la fin, à un abaissement des droits".