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SNCF: l'État confirme l'augmentation importante des investissements dans le réseau

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Vieillissante, l'infrastructure (hors TGV) doit être modernisée et régénérée afin notamment d'augmenter sa capacité.

C'est l'un des points noirs de la SNCF. Son réseau vieillissant (30 ans de moyenne d'âge) a d'importantes conséquences sur la circulation et la sécurité des trains.

Un sous-investissement historique dans le réseau non-TGV qui provoque des ralentissements de la vitesse des trains, voire des fermetures de lignes, notamment dans les trains régionaux (TER).

En 2022, le contrat de performance sur dix ans entre l'Etat et SNCF Réseau, l'entité de l'entreprise publique qui a en charge le déploiement et l'entretien des voies et des aiguillages, prévoyait 3 milliards d'euros pour l'infrastructure (la régénération du réseau).

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Une somme insuffisante dénoncée par les syndicats, les associations d'usagers et même le régulateur des transports et les sénateurs. Il manquerait au bas mot 1 milliard d'euros selon les observateurs.

Sanctuariser l'investissement

Mais depuis, le gouvernement qui entend dynamiser le train dans le cadre de la transition écologique, a promis une enveloppe globale de 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour le ferroviaire.

Dans ce cadre, promesse a été faite de faire passer progressivement le contrat de performance avec SNCF Réseau à 4,5 milliards en 2027, soit un milliard annuel en plus pour la régénération (le remplacement) des voies et 500 millions pour sa modernisation avec de nouvelles technologies de signalisation.

Une promesse confirmée et même étendue dans un courrier envoyé début novembre par Clément Beaune, le ministre des Transports à SNCF Réseau, et dont Le Figaro a eu copie.

Le ministre indique qu'il y a lieu "de revoir significativement la trajectoire financière du contrat entre l’État et SNCF Réseau pour la période 2021-2030". Traduction, les 4,5 milliards d'euros seraient maintenus au-delà de 2027, jusqu'en 2030.

Une bonne nouvelle pour la filiale de l'opérateur et in fine pour les voyageurs qui pourraient voir dans certains cas leur temps de parcours se réduire.

"Avec l’inscription dans le nouveau contrat de performance de la hausse des subventions à SNCF Réseau jusqu’à 4,5 milliards à partir de 2027, l’entreprise publique aura plus de visibilité, Cela lui permettra de mieux planifier ses travaux. De passer des contrats de six à sept ans avec les groupes de BTP", explique à nos confrères le ministère des Transports.

Ponction sur les dividendes

Néanmoins, tout comme l'enveloppe globale des 100 milliards d'euros, cet allongement du contrat de performance ne sera pas pris en charge uniquement par l'Etat.

Pour 2024 par exemple, les 300 millions d'euros supplémentaires seront prélevés sur les dividendes versés par le groupe SNCF à l’État, son unique actionnaire. Et la même méthode devrait être utilisée pour les deux années suivantes.

Évidemment, qui dit dividendes, dit bénéfices. La SNCF est certes dans le vert mais "s'agissant des années à venir, il est trop tôt pour estimer sa capacité contributive, qui dépendra de ses résultats", indique-t-elle. Manière de prévenir le gouvernement qu'elle ne pourra pas mettre la main à la poche en cas de pertes.

L'opérateur peut compter sur un engouement sans précédent pour le train qui se traduit par une hausse de son chiffre d'affaires. Mais dans le même temps, elle doit financer l'achat de nouveaux TGV et encaisser la hausse de ses coûts, notamment l'électricité qui fait avancer ses trains.

La hausse des tarifs de ses billets est le levier habituellement utilisé par la SNCF pour résoudre cette équation. Cette année, les prix ont ainsi augmenté de 5% en moyenne.

Mais dans un contexte d'inflation, et pour protéger l'attractivité du train, le gouvernement exerce une amicale pression sur la SNCF pour éviter toute nouvelle flambée. Le transporteur, lui, aimerait au contraire amplifier la variabilité tarifaire de ses billets pour plus de rentabilité.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business