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"On va mettre les bouchées doubles": Alstom entend tripler la capacité de production du TGV M

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Sur BFM Business, Henri Poupart-Lafarge, directeur général d'Alstom annonce un investissement de 150 millions d'euros afin de faire passer de une à trois les lignes de production du train à grande vitesse attendu par la SNCF mais aussi d'autres opérateurs.

Si Alstom bénéficie d'un carnet de commandes record, il peine à délivrer. Les opérateurs ferroviaires se désespèrent de recevoir des trains neufs commandés il y a plusieurs années alors que la demande pour le train n'a jamais été aussi forte. De quoi créer de la frustration tant du côté des compagnies que des clients.

L'exemple le plus frappant et médiatique est le retard du TGV M (Avelia Horizon chez Alstom) commandé par SNCF Voyageurs mais aussi par Proxima ou encore l'ONCF, les chemins de fer du Maroc.

Commandés en 2018, les premiers exemplaires du nouveau TGV de SNCF Voyageurs devaient commencer à circuler commercialement fin 2023-début 2024, puis pour le second semestre de cette année, puis pour cet hiver, mais ne sont finalement pas prévues avant début 2026.

Tancé par le gouvernement (qui a annoncé une mission sur le sujet), obligé de payer de lourdes pénalités à ses clients, Alstom a décidé de monter en charge.

Sur BFM Business, Henri Poupart-Lafarge, directeur général de l'industriel annonce un investissement de 150 millions d'euros afin de faire passer de une à trois les lignes de production du train à grande vitesse.

Une montée en cadence qui prendra deux ans

"Traditionnellement, nous avions une ligne de production de TGV à la Rochelle, soit un TGV par mois, douze par an. Nous ambitionnons d'avoir trois lignes, soit un triplement des capacités. Nous allons installer une nouvelle ligne à La Rochelle (le site historique des TGV, NDLR) et une nouvelle à Valenciennes qui produit aujourd'hui des métros. Cela va nous permettre d'être plus flexible".

Alstom prévoit aussi de construire un nouveau bâtiment dans son usine de Belfort, là où sont fabriquées les motrices de l'Avelia Horizon, "destiné aux activités de préparation à la mise en service commercial des trains à très grande vitesse".

Pour autant, cette montée en charge ne signifie pas qu'Alstom va pouvoir tripler sa production de TGV M. "Ca prendra un peu de temps", prévient Henri Poupart-Lafarge.

"Le goulot d'étranglement est aussi chez nos fournisseurs, je ne pense pas que nous allons aller jusqu'à un triplement de la production elle même car nous devons accompagner nos fournisseurs et ça va prendre un peu de temps pour monter en cadence, il faut compter deux ans", souligne-t-il, tablant néanmoins sur un doublement des livraisons annuelles (2,5 rames par mois).

Face à l'impatience de la SNCF, dont le parc de TGV est sous dimensionné face à la demande, Alstom répète que sa production a été ralentie par "quelques soucis en début d'année avec des fournisseurs, c'est d'ailleurs un souci constant depuis trois-quatre ans mais c'est à nous de les accompagner".

Reste que ce triplement des capacités de production du TGV M est une très bonne nouvelle pour les compagnies ferroviaires, avides de matériel neuf.

"Nous allons permettre une meilleure régularité dans les livraisons, on va mettre les bouchées doubles", promet Henri Poupart-Lafarge.

Alstom précise dans un communiqué que ces investissements seront assortis de l'embauche d'au moins 1.000 personnes en France en 2025.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business