Concurrence TGV: Proxima annonce (un peu vite) que ses trains à grande vitesse sont entrés en production

Du mouvement du côté des concurrents des TGV de la SNCF? Proxima, ce nouvel opérateur ferroviaire qui entend se lancer en 2028 vers Bordeaux, Rennes, Nantes et Angers depuis Paris, annonce que la production de ses trains à grande vitesse commandés à Alstom a débuté.
La commande de 12 rames pour 850 millions d'euros auprès de l'industriel a été officialisée en octobre dernier. Les rames en question seront issus de la famille Avelia Horizon, plateforme qui a servi de base au futur TGV M de la SNCF.
"On met en service (en 2028, NDLR) 12 rames d'Alstom qui sont en début de construction, ça démarre là très vite", indique ce mardi Rachel Picard, à la tête de la compagnie lors d'un événement organisé à Bordeaux par Lisea, le gestionnaire de la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux.
Une affirmation un peu rapide. Interrogé, Alstom nous confirme que la production des rames en tant que telle n'a pas commencé. De son côté, un porte-parole de Proxima nuance le propos en expliquant que les travaux sur la "conception" du futur train ont commencé avec Alstom. Mais les trains ne sont pas encore à l'étape de la production.
Proxima vise un lancement en 2028, un délai très court étant donné le remplissage du carnet de commandes d'Alstom et des retards de livraison déjà obervés chez plusieurs clients. D'un autre côté, la plateforme Avelia Horizon est une plateforme quasi clé en main, ce qui permet d'aller plus vite.
Nerf de la guerre
D'autant plus que Proxima est venu avec un argument de poids pour rassurer Alstom: une levée de 1 milliard d'euros auprès d'Antin Infrastructure Partners (qui devient donc son principal actionnaire). De quoi sécuriser le financement de son lancement car l'achat de matériel roulant est au coeur des difficultés de ce type de projet.
L'industriel français est également missionné pour assurer 15 années de maintenance. D'ailleurs, Rachel Picard a précisé que la première pierre du centre de Marcheprime pour la maintenance intégrée des rames a été posée.
10 millions de places en plus
Rappelons que Proxima a pour ambition de proposer "dix millions de places en plus pour relier Rennes, Bordeaux, Nantes et Angers à Paris. C’est une réponse à l’impératif écologique, aux nouveaux modes de vies des Français et à l’attractivité phénoménale de ces villes de la façade Atlantique, avec une autre vision de l’expérience du Train à Grande Vitesse".
"Le grand potentiel d’attractivité démographique, le dynamisme économique et l’attrait touristique de ces villes ont créé une demande particulièrement forte de mobilité ces dernières années sur ces villes de la façade Atlantique", explique Proxima.
Rappelons que la LGV Paris-Bordeaux est la deuxième ligne la plus fréquentée en France après Paris-Lyon. Elle a transporté 140 millions de personnes depuis 2017 et 22 millions de voyageurs l'an passé.
"Nous pensons (qu'il y a une place pour une vraie concurrence, NDLR), on vise de transporter à terme 10 millions de passagers, les passagers TGV, c'est 320 millions de personnes, je préfère parler de complémentarité plutôt que de concurrence à la SNCF", expliquait en juin dernier sur BFM Business, Alain Rauscher, co-fondateur et Président Directeur Général d’Antin Infrastructure Partners.
Une chose est sûre, Proxima est certainement l'un des projets de concurrence sur la grande vitesse partant de zéro le plus avancé à ce jour.
Si on exclut Trenitalia et Renfe qui sont des opérateurs historiques ayant lancé des offres en France, la compagnie Le Train qui vise un lancement en 2027, boucle actuellement son financement et il ne semble pas que la production de ses trains auprès de l'espagnol Talgo a débuté, tout comme Kevin Speed toujours en quête de fonds pour se lancer (1 milliard d'euros au bas mot).