Train à grande vitesse: où en est Le Train, qui veut concurrencer la SNCF dans l'Ouest?

Le nouvel opérateur qui souhaite lancer une liaison régionale à grande vitesse et à haute fréquence entre les métropoles du Grand Ouest mise sur un départ commercial en 2027. Pourtant, ses rames neuves fabriquées par Talgo ne sont toujours pas en production.

Dans le paysage concurrentiel des trains à grande vitesse, en dehors des opérateurs historiques que sont Trenitalia (Italie) et Renfe (Espagne) qui circulent d'ores et déjà en France, les nouveaux entrants brillent encore par leur absence.

Des projets sérieux sont en route comme Proxima, qui a réussi à lever 1 milliard d'euros, ou encore Le Train dont on parle maintenant depuis plusieurs années.

L'entreprise qui souhaite lancer une liaison régionale à grande vitesse et à haute fréquence entre les métropoles du Grand Ouest (entre Bordeaux et Rennes via Nantes, La Rochelle et Tours) a levé pas mal d'obstacles mais le chemin est encore long.

Le futur réseau de la compagnie Le Train © Le Train

Selon nos informations, le plan de financement (400 millions d'euros) n'est pas complètement bouclé et la production des 10 rames neuves commandées à l'espagnol Talgo n'a pas encore débuté.

"Nous respectons le calendrier prévu"

Pour autant, Alain Gétraud, fondateur et président de la jeune entreprise, nous indique que "l'objectif d’ouverture des services reste, à date, inchangé et vise l’exercice 2027". L'an passé, c'était pourtant plutôt 2026 qui était évoqué.

A quoi pourrait ressembler les futurs TGV de la compagnie Le Train © Le Train

Mais le temps ferroviaire est un temps long. La production des rames n'est qu'une étape parmi d'autres, mais elle est très chronophage, et les questions de certification et d'homologation prennent également beaucoup de temps. Difficile de croire que tout tiendra d'ici deux ans. Proxima qui a passé commande à Alstom l'an passé ne prévoit pas de démarrage avant 2028…

"Notre processus suit son cours et nous respectons le calendrier prévu. Le travail préalable au démarrage de la construction de notre flotte avec notre constructeur de matériel roulant -long mais classique dans un calendrier industriel- est achevé", nous explique Alain Gétraud.

"La sécurisation du planning des essais en vue de l’homologation de nos trains fait l'objet d’un travail intensif par les équipes Talgo, vu leur criticité pour le respect des délais de livraison contractuels", poursuit-il.

Innovations et facteurs de différenciation

La compagnie entend toujours secouer l'offre ferroviaire dans le Grand Ouest, une zone stratégique pour SNCF Voyageurs mais aussi pour le futur Proxima.

"Les travaux menés permettront d’apporter sur le marché des innovations et facteurs de différenciation majeurs, qui transformeront l’expérience voyageur", souligne le dirigeant de Le Train.

Si des prix très attractifs seront proposés (moins de 60 euros pour un Bordeaux-Nantes), l'opérateur n'entend pas jouer la carte du low cost. "On ne sera pas sur des trains capacitaires, on est sur un modèle de fréquence donc il y aura de l'espace dans nos trains. Il n'y aura pas des rangées de trois sièges, mais du 2+2", nous expliquait Alain Gétraud en 2024. "On est là pour créer de la valeur et du service, le facteur prix n'est pas si important quand on interroge les clients potentiels. Ils veulent de la fréquence, du service à travers une tarification équilibrée, juste et accessible. On est en cohérence avec les exigences actuelles et futures."

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business