En 2024, la hausse des prix du TGV est restée modérée à 2% mais celle des Ouigo a flambé de 25% depuis 2019

L'engouement des Français pour le train ne se dément pas. Selon le bilan 2024 de l'ART, le régulateur des transports, il y a eu 6% de voyageurs en plus par rapport à 2023, soit une augmentation identique à celle de l'année dernière mais de +14% par rapport à 2019.
"La hausse est particulièrement importante pour les trains franciliens (+7%) et interurbains hors Île-de-France (+7%). L’offre des TGV a également progressé (+4%), mais a été pénalisée par la légère contraction de l’offre des services internationaux du fait de la fermeture des services ferroviaires dans la vallée de Maurienne" vers l'Italie.
Conséquence logique, le taux d'occupation moyen des trains continue d'augmenter pour atteindre 51% en moyenne et même plus de 75% sur les trains à grande vitesse.
Pour autant, malgré cette croissance, la hausse des prix est restée modérée à la SNCF alors que les tarifs sont régulièrement critiqués par les clients.
Selon l'ART, les prix des TGV ont augmenté de 2% en 2024, soit une hausse plus modérée que celles observées en 2022 (+8%) et 2023 (+15%). C'est 0,6 point de moins que ce qu'avait annoncé la SNCF.
Ouigo: des prix en hausse de 25%
"L’évolution des prix analysée depuis 2019 reste ainsi inférieure à l’inflation cumulée sur la période", peut-on lire, confirmant les promesses de la direction de la SNCF.
Reste que ce chiffre est une moyenne. Pour le régulateur, cette baisse est "liée à la progression de la part de marché des services à bas prix Ouigo dans la fréquentation (+6 points de pourcentage pour atteindre 25% du trafic domestique), en dépit d’une forte hausse des prix de ces derniers (de +25% entre 2019 et 2024), tandis que les prix des services classiques ont augmenté de +9%".
Cette flambée des prix d'une offre pourtant low cost est justifiée par SNCF Voyageurs: "les distances se sont allongées ces dernières années sur notre offre low cost. Ouigo propose des destinations plus lointaines vers le Sud (Perpignan), la Bretagne (Brest) et la façade Atlantique (La Rochelle). Ainsi, les prix sont plus élevés sur des destinations plus lointaines qui n’existaient pas auparavant".
Sur Paris-Lyon, les prix ont baissé de 10%
La modération des prix est également une conséquence d'une concurrence plus vive, notamment sur l'axe stratégique Paris-Lyon, où Trenitalia est présent de manière agressive avec désormais 11% des circulations.
Toujours selon l'ART, "en dépit d’une forte hétérogénéité (par service, période d’achat et de voyage), les prix moyens de cette liaison restaient également toujours inférieurs en 2024 de plus de 10% au niveau observé avant l'ouverture à la concurrence". Rappelons que depuis quelques jours, Trenitalia est également présent sur Paris-Marseille, l'autre cash-machine de la SNCF.
Pour autant, les concurrents de la SNCF ont encore un poids marginal sur le marché, Trenitalia et Renfe représentent chacun 1% de part de marché de l’activité trains à grande vitesse en France. En attendant l'arrivée de nouveaux acteurs.