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Prix, confort, ambitions... Trenitalia arrive sur la ligne Paris-Marseille ce dimanche pour bousculer la SNCF

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La compagnie italienne assurera quatre allers-retours par jour avec des prix allant de 27 à 45 euros l'aller simple selon les horaires. L'objectif est de se faire une place aux côtés des très dominants TGV de la SNCF.

Attention au départ. C'est ce dimanche 15 juin que Trenitalia lance officiellement sa nouvelle liaison à grande vitesse entre Paris et Marseille à bord de ses Freccia Rossa ("Flèches rouges").

L'opérateur italien assurera quatre allers-retours par jour entre Paris-Gare-de-Lyon et la gare Saint-Charles de Marseille, en 3h20 et en desservant les gares de Lyon-Saint-Exupéry, Avignon TGV et Aix-en-Provence TGV.

Pour contrer SNCF Voyageurs qui propose pas moins de 26 trajets par jour avec ses TGV Inoui et Ouigo, Trenitalia mise sur le confort de ses trains et évidemment sur les prix.

Confort à l'italienne

Comme pour Paris-Milan, les voyageurs qui se rendront à Marseille embarqueront dans les Flèches rouges, ces trains à grande vitesse à un seul étage (contrairement aux TGV à deux étages de la SNCF) fabriqués par le japonais Hitachi.

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L'accent est mis sur le confort, avec quatre classes, des sièges confortables, un service de restauration ambulante ou à la place en Business, une classe Executive très premium, des aménagements pour la clientèle professionnelle comme des salles de réunion, du wifi , une cuisine italienne, et une plateforme de divertissements en ligne.

Des prix planchers pour conquérir des parts de marché

Ecrasé par la fréquence des TGV de la SNCF, Trenitalia doit aussi se démarquer par les prix avec une politique agressive, au moins dans sa phase de conquête. Et de fait, les prix des billets proposés par la compagnie italienne varient selon les horaires entre 27 et 45 euros l'aller simple.

Les comparaisons sont toujours difficiles. Si les prix les plus bas de SNCF Voyageurs sont proches de Trenitalia, 19 euros en Ouigo, 25 euros en Inoui, dans les faits, les différences sont plus notables.

Exemple avec un départ le mercredi 2 juillet: Trenitalia propose quatre trajets à partir de 27 euros (37 euros en Business et 180 euros en Executive). De son côté, à cette date, la compagnie française met en vente des billets Ouigo à partir de 29 euros mais pour le TGV Inoui classique, les tarifs démarrent à 55 euros.

Pour un aller le 11 juillet et un retour le 9 août, selon les observations de BFMTV, le billet sera de 72 euros avec Trenitalia contre 110 euros pour la SNCF. Précisons que ces tarifs ont été observés en mars dernier et ne prennent pas en compte une éventuelle réduction ou plafonnement comme ceux offerts par la carte Avantage qui peuvent très sensiblement réduire l'écart.

Rappelons que les billets de Trenitalia ne sont pas vendus par SNCF Connect. Il faut se rendre sur le site de Trenitalia ou sur des plateformes alternatives comme Trainline, Kombo...

Remboursement, échange, retard

Trenitalia met en avant une gamme de prix "simple et flexible". Les billets sont échangeables gratuitement jusqu'au départ du train (mais peuvent être ajustés au tarif en vigueur). La nouvelle réservation doit concerner un voyage à effectuer dans un délai maximum de six mois à compter de la date du premier changement. Ils sont annulables et remboursables jusqu’à l’heure de départ prévue avec une retenue de 20%. 

En cas de retard, Trenitalia rembourse 25% du prix du billet si ce retard est compris entre 30 minutes et 1 heure et grimpe à 50% si le retard est supérieur à deux heures.

La garantie G30 de la SNCF permet d'obtenir un remboursement partiel dès 30 minutes de retard. Le remboursement atteint 25% du prix du billet pour 30 minutes à deux heures de retard, 50% entre deux et trois heures et 75% au-delà.

Des prix qui ont vocation à remonter

Trenitalia ne s'en cache pas: ses marges sont clairement sacrifiées pour proposer ces tarifs, ce qui génère des pertes financières. Et avec son ticket d'entrée à 27 euros, Trenitalia le reconnaît: cette offre n'est pas rentable. Mais il s'agit de prendre rapidement quelques parts de marché et de gagner en notoriété.

"Il s'agit d'un axe stratégique pour Trenitalia pour assurer plus de fréquence et optimiser nos circulations", soulignait en janvier dernier, Fabrice Toledano, directeur marketing.

Dans le même temps, la compagnie bénéficie de rabais temporaires sur les péages que toute compagnie ferroviaire paye à SNCF Réseau pour circuler sur les voies, et qui sont parmi les plus chers d'Europe sur les lignes les plus fréquentées comme Paris-Marseille justement (jusqu'à 40% du prix d'un billet).

L'opérateur italien aurait obtenu une importante ristourne pour Paris-Marseille. Selon nos informations, elle serait de 30 millions d'euros pour la période allant de juin 2025 à juin 2028.

Ce qui est loin d'être négligeable rapporté au chiffre d'affaires et permettrait donc à Trenitalia de consolider son approche tarifaire. Mais une fois la période rabais achevée, Trenitalia n'aura sans doute pas d'autre choix que de remonter ses tarifs, à moins de supporter encore des pertes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business