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Le patron de la SNCF veut faire "bouger" le statut de cheminot

"Le nouveau pacte social concernera donc tous les cheminots. Il sera différent d'aujourd'hui, mais pas moins attractif", a expliqué Guillaume Pepy.

"Le nouveau pacte social concernera donc tous les cheminots. Il sera différent d'aujourd'hui, mais pas moins attractif", a expliqué Guillaume Pepy. - Éric Piermont - AFP

À partir du 1er janvier 2020, les nouvelles recrues à la SNCF n'auront plus le statut de cheminot, contrairement à tous ceux qui, embauchés avant cette date, conserveront leurs droits. Guillaume Pepy ne veut pas d'une entreprise "à deux vitesses" avec d'un côté les statutaires et de l'autre les nouveaux salariés.

Alors que des négociations doivent s'ouvrir pour définir le statut des futurs salariés de la SNCF, son patron Guillaume Pepy a indiqué que le statut des cheminots, lui-aussi, serait amené à des modifications.

"Il ne peut pas y avoir de SNCF à deux vitesses, avec les statutaires, d'un côté, et les nouveaux salariés, de l'autre", a-t-il déclaré dans une interview aux Echos jeudi. "Le nouveau pacte social concernera donc tous les cheminots. Il sera différent d'aujourd'hui, mais pas moins attractif", a-t-il expliqué. "Pour cela nous allons payer plus cher les jeunes qui débutent leur carrière, et des dispositions du statut vont bouger."

"Des dispositions du statut vont bouger"

"L'automaticité de la progression professionnelle ne disparaîtra pas, mais elle devra être négociée avec les partenaires sociaux, afin que les salariés d'aujourd'hui comme ceux de demain soient traités avec équité", a-t-il précisé également. Toutefois, "les garanties fondamentales du statut sur l'emploi, le droit syndical ou encore le régime de retraite seront préservées", indique-t-il.

Le gouvernement veut éteindre progressivement le statut des cheminots. À partir du 1er janvier 2020, les nouvelles recrues seront embauchées dans un cadre contractuel qui reste à négocier. Ceux qui sont au statut -ils sont actuellement 131.000- le resteront, mais la direction veut plus de souplesse dans certains domaines.

1 milliard d'euros investis dans la formation

Guillaume Pepy rappelle que face à la concurrence qui s'annonce, la SNCF doit accélérer sa préparation. Dans une quinzaine de mois, les premières décisions d'appels d'offres vont tomber. La SNCF va devoir faire face aux coups de boutoir de ceux que son président appelle les "collègues" du secteur: Transdev, RATP, Trenitalia ou Deutsche Bahn. Mais pas seulement: "De nouveaux acteurs vont apparaître (...) notamment des plates-formes, comme Flixbus, qui est déjà devenu en Allemagne Flixtrain", souligne-t-il.

Une concurrence qui oblige l'entreprise à ouvrir un "nouveau chapitre" notamment en faisant évoluer les compétences des cheminots: "D’ici à 2026, de 10 à 15% des 140.000 postes actuels vont disparaître du fait de la digitalisation. D’autres vont naître de la croissance du trafic et des innovations industrielles. Et 35% des postes vont voir leur contenu changer radicalement" insiste Guillaume Pepy. Pour accompagner ce bouleversement, la SNCF prévoit d'investir 1 milliard d'euros dans la formation avec un "programme sans précédent de développement des compétences".

J.-C.C. avec AFP