Comment les entreprises peuvent augmenter le pouvoir d'achat de leurs salariés sans toucher aux salaires

Chaque année, les entreprises ont l'obligation d'engager des négociations avec les organisations syndicales sur la rémunération des salariés. Cette année, ces dernières se sont déroulées dans un contexte tendu. "Il y a une attente forte de la part des organisations syndicales à cause de l'inflation et du contexte post-Covid", indique sur BFM Business Louise Peugny, avocate associée en droit social du cabinet Voltaire Avocats.
Le pouvoir d'achat était en effet la première préoccupation des Français pour les élections présidentielles. L'inflation, déjà en hausse après la crise sanitaire, s'est encore accélérée avec la crise en Ukraine. Les Français estiment ainsi manquer de 490 euros par mois en moyenne pour vivre convenablement, selon une enquête* Cofidis et CSA Research sur les stratégies financières des Français.
Des solutions prévues par le Code du travail
Pour soutenir le pouvoir d'achat des salariés, l'augmentation des salaires est une mesure immédiate et pérenne. Elle peut être généralisée ou individuelle. Mais beaucoup d'espoir ont été douchées lors des négociations. "Les entreprises se montrent réticentes à faire une augmentation générale des salaires car il y a un coût à la clé, avec des charges qui vont augmenter", note maître Louise Peugny, invitée de l'émission BFM Business avec vous.
Les entreprises ont cependant accès à de nombreux dispositifs pour aider leurs salariés, comme augmenter la part patronale du financement de la mutuelle, attribuer des tickets restaurant, ou encore prendre en charge les frais de transport personnels pour le trajet domicile-travail. Une mesure qui permet de compenser la hausse des carburants.
"L'employeur a l'obligation de prendre en charge 50% des frais de transports publics. Mais il peut aussi décider de verser une prime transports pour le salarié qui prend son véhicule personnel pour effectuer le trajet vers son lieu de travail. C'est intéressant pour l'entreprise car il y a une exonération de charges dans la limite de 200 euros et 500 euros pour les véhicules hybrides ou électriques", indique Louise Peugny.
L'épargne salariale
Autre levier: avoir recours à l'épargne salariale. La participation est un dispositif prévoyant la redistribution, au profit des salariés, d'une partie des bénéfices qu'ils ont contribué, par leur travail, à réaliser dans leur entreprise. Cette somme est exonérée d'impôts si le salarié décide de la bloquer pendant cinq ans.
La prime de pouvoir d'achat, également appelée prime Macron, permet aussi de verser jusqu'à 2000 euros aux salariés gagnant moins de trois fois le Smic. Dans son programme pour sa réélection, Emmanuel Macron a promis d'en tripler son montant.