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Agriculture

Après une précédente édition chahutée, le Salon de l'agriculture 2025 ouvre ses portes à Paris

Des visiteurs au Salon de l'agriculture, au parc des expositions de la porte de Versailles, le 26 février 2024 à Paris (photo d'illustration).

Des visiteurs au Salon de l'agriculture, au parc des expositions de la porte de Versailles, le 26 février 2024 à Paris (photo d'illustration). - LUDOVIC MARIN / AFP

Dans un contexte encore marquée par la crise de l'an dernier, le Salon international de l'agriculture (SIA) ouvre ce samedi 22 février au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris.

"J'attends de ce salon qu'il soit une respiration", souhaitait la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, lors de la conférence de presse dédiée à l'édition 2025 du Salon de l'agriculture, qui ouvre officiellement ses portes ce samedi à 9h au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris.

Rendez-vous incontournable de l'agriculture française, l'événement parisien espère une journée d'inauguration moins chaotique que l'année précédente, chahutée par les manifestations agricoles, dans un contexte moins tendu, mais aux préoccupations toujours nombreuses.

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L'édition 2024 s'était en effet ouverte dans la confusion: en plein cœur du mouvement de colère agricole, à quelques mois des élections européennes, elle avait été marquée par des blocages d'autoroutes et des heurts autour de la venue d'Emmanuel Macron. L'ouverture des grilles avait été retardée d'une heure et demie, tandis que le pavillon 1 avait été fermé au public jusqu'à 15h. Avec 600.000 visiteurs, le Salon international de l'agriculture (SIA) est l'un des plus gros événements en France.

Visites politiques

Pour les organisateurs, il est hors de question de revoir les mêmes images. Pour s'épargner une cohue dans les allées, une charte rassemblant des "règles de bon sens" encadrera désormais les visites des personnalités politiques, dont le nombre ne cesse d'augmenter d'année en année. "Les politiques quels qu'ils soient sont les bienvenus" mais "il faut que ça se passe dans les meilleures conditions", avait prévenu le président du SIA, Jérôme Despey, quelques semaines auparavant.

Du côté des syndicats agricoles, la température est moins élevée qu'en 2024. L'état d'esprit, plus apaisé, laisse entrevoir une ambiance moins tendue, d'autant plus que les dernières manifestations n'ont pas rencontré le même succès qu'à l'hiver 2023-2024. Le SIA s'ouvre toutefois dans un contexte post-élections agricoles, qui a vu la majorité syndicale de la coalition FNSEA-Jeunes agriculteurs grignotée par la bouillonnante Coordination rurale, adepte des coups d'éclat médiatiques.

L'accueil réservé à Emmanuel Macron donnera le ton. Le président de la République devra assurer le service après-vente des promesses faites par les gouvernements successifs, sur lesquelles il n'a plus vraiment la main aujourd'hui.

La FNSEA "souhaite ardemment" que le salon "se passe mieux" que l'année dernière, a assuré vendredi matin sur Franceinfo son président Arnaud Rousseau, rappelant que le syndicat avait alors chahuté la venue d'Emmanuel Macron en raison d'une invitation des Soulèvements de la Terre à un "grand débat" sur l'agriculture voulu par l'Élysée. "On a été beaucoup soutenu par les Français depuis un an et les accueillir dans un moment de convivialité [...], ça nous paraît important", a-t-il soutenu.

La Coordination rurale, plus imprévisible du fait de ses habituelles actions coup de point, affiche un ton moins apaisé. "La venue du président de la République est fortement attendue, mais pas souhaitée", a affirmé ce vendredi matin sa présidente, Véronique Le Floc'h, au micro d'Europe 1. "Nous serons au rendez-vous", mais "nous espérons fortement qu'il aura quelque chose à dire", a-t-elle prévenu.

Trump et Mercosur

L'attente reste forte dans le monde agricole. La dissolution de l'Assemblée nationale, et l'instabilité politique dans son sillage, a retardé la concrétisation des mesures gouvernementales annoncées au début de l'année 2024, au plus fort de la crise, dont certaines lors de l'édition 2024 du SIA. Aubaine pour l'exécutif Bayrou, soucieux de montrer que le dossier avance, le Parlement a définitivement adopté la loi d'orientation agricole ce jeudi après-midi au terme d'un sprint parlementaire.

Mais les dossiers chauds s'accumulent encore sur les bureaux. Le retour de Donald Trump préfigure un rehaussement significatif des droits de douane à l'entrée des États-Unis – lors de son précédent mandat, les vins français en avaient été l'une des victimes. Le sujet du projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur, décrié par les agriculteurs, ne devrait pas non plus manquer de faire parler de lui dans les allées du salon.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV