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"Nous sommes de retour": après des débuts difficiles, la fusée Ariane 6 est prête à aller plus vite encore qu'Ariane 5

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Invité de la matinale de BFM Business depuis le salon du Bourget, Martin Sion a indiqué que l'objectif de l'entreprise est "de monter en cadence le plus vite possible" pour atteindre cinq lancements sur la seule année 2025.

"Un contexte beaucoup plus positif qu'il y a deux ans" selon Martin Sion. Sur le plateau de Good Morning Business, le président exécutif d'ArianeGroup ne cache pas son enthousiasme vis-à-vis des progrès réalisés dans le cadre de la fusée Ariane 6.

"Il y a deux ans, il y avait beaucoup d'incertitudes sur Ariane 6: est-ce que ça allait marcher? Quand est-ce que ça allait marcher?, se souvient le dirigeant. Depuis, on a fait deux tirs réussis, en particulier le lancement de CSO3, un satellite pour l'armée française."

"On a un troisième lanceur qui est prêt à Kourou pour partir cet été et la suite arrive derrière. On peut dire que nous sommes de retour."

Pour l'entreprise, l'objectif d'ArianeGroup est "d'être capable de monter en cadence le plus vite possible" pour atteindre cinq lancements en 2025, soit une durée de seulement 18 mois entre le premier et le sixième.

"C'est beaucoup plus rapide que ce qui avait été fait précédemment sur Ariane 5 ou sur tous les lanceurs mondiaux, insiste Martin Sion. C'est un vrai challenge industriel avec des centaines de partenaires européens, 13 pays européens sont engagés sur Ariane 6. Nos collègues dans l'aéronautique civil, militaire et de défense sont confrontés au challenge de la montée en cadence: c'est pareil pour nous."

Garantir "un accès autonome à l'espace" pour l'Europe

Alors qu'un grand rendez-vous ministériel au niveau communautaire est attendu en fin d'année, Martin Sion espère que "des programmes ambitieux avec des financements associés" y seront décidés afin de "renforcer la position de l'Europe dans l'espace". "Le contexte géopolitique qui montre à quel point il est important d'avoir un accès autonome à l'espace doit aider les Etats européens à prendre les bonnes décisions", estime le dirigeant.

"On sait que tout le spatial européen a été disrupté par des évolutions aux Etats-Unis donc ce rendez-vous ministériel de la fin d'année est fondamental."

Contrairement à bon nombre de secteurs d'activité, l'entreprise est plutôt épargnée par les droits de douane américains. "A l'heure actuelle, nous ne sommes pas touchés puisque les tarifs sont plutôt pour l'exportation vers les Etats-Unis et chez nous, il s'agit plutôt d'activités faites en Europe avec des clients américains donc ça ne nous touche pas directement, explique le président exécutif d'ArianeGroup. En revanche, il y a aussi des évolutions sur des réglementations qui sont des points de vigilance que nous suivons attentivement."

Timothée Talbi