Christine Lagarde prévient que toutes les instances européennes "regardent attentivement l'évolution actuelle" de la situation politique française

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), lors d'une conférence de presse sur la politique monétaire de la zone euro, au siège de la banque centrale à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, le 17 avril 2025. - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Toutes les instances européennes "regardent attentivement l'évolution actuelle" de la situation politique française, a déclaré ce mardi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, au lendemain de la démission surprise du Premier ministre français Sébastien Lecornu.
"Je pense que toutes les instances européennes regardent attentivement l'évolution actuelle et espèrent vivement que des chemins seront trouvés pour respecter les engagements internationaux, notamment en matière de soumission de budgets", a avancé Christine Lagarde, interrogée sur le sujet lors d'un événement à Paris organisé par Business France.
Le scénario d'une absence de budget de plus en plus probable
Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a rencontré mardi les forces politiques pour "d'ultimes négociations" éclair sur le budget 2026, comme le lui a demandé le président Emmanuel Macron. Son départ précipité compromet l'adoption dans les temps d'un budget, censé être transmis au Parlement le 13 octobre au plus tard pour examen.
Sébastien Lecornu avait dit souhaiter ramener le déficit public à 4,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2026, et à un maximum de 3% en 2029, c'est-à-dire au niveau des exigences européennes. En cas d'échec de ces négociations, le président prendra ses "responsabilités" selon l'entourage d'Emmanuel Macron, qui a rencontré mardi soir la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat.
Face à l'incertitude politique, les milieux économiques s'inquiètent du décrochage. A l'image du président de la première organisation patronale Medef, Patrick Martin, qui a fait part mardi sur franceinfo de sa "colère". "Une France stable est une contribution importante pour l'Europe", avait déjà affirmé mardi soir le porte-parole du gouvernement allemand.