Réforme des retraites: les premiers cas types dévoilés

A défaut de pouvoir déjà proposer un simulateur personnalisé, complexe à mettre en oeuvre, le gouvernement propose de comparer, avec quelques exemples, le niveau des pensions obtenues dans le nouveau système à ce qu'il serait si les anciens régimes étaient maintenus.

Gagnants ou perdants ? Pour que les Français se fassent une idée des effets de la réforme des retraites sur leur avenir, le gouvernement a promis un simulateur personnalisé, qui devrait être lancé l'année prochaine. En attendant, il vient de mettre en ligne un outil destiné à permettre aux Français de savoir s'ils sont ou non concernés par la réforme, et quelle partie de leur carrière sera concernée par le système à points. Autre nouveauté du jour: la publication sur le site reforme-retraite.gouv.fr de 50 cas types illustrant le nouveau système par points. Les cas retenus sont ceux de fonctionnaires et de salariés du privé, et avec pour chaque cas une simulation pour ceux qui sont nés soit en 1990 ou soit en 1980.

Ces cas ne sont par définition pas représentatifs de la carrière de tous les Français. Il y a en effet de nombreuses situations qui ne sont pas prises en compte. Parmi les salariés pris en exemple aucun n'a connu le chômage ni fait des enfants. De plus le critère de l'âge pivot, qui cristallise toutes les tensions, n'est pas pris en compte. 

Nous avons sélectionné sept profils, couvrant les secteurs public et privé, avec des salaires modestes ou élevés. Dans les cas retenus, les salariés ont commencé à travailler à 22 ans. La durée de cotisation retenue pour évaluer la pension de ces profils est de 43 ans avec un âge légal de départ à la retraite à 62 ans. 

Travailler plus longtemps

Il apparaît d'abord que les salariés payés sur la base du SMIC devront partir bien au-delà de l'âge légal pour obtenir le bénéfice de la réforme. Prenons le cas d'une assistante maternelle, qui travaille à temps partiel à 80% du Smic. Choisissez le profil qui vous intéresse le plus entre celui né en 1990 et celui né en 1980.

Une salariée au SMIC serait elle aussi gagnante si elle cotise plus longtemps. Si elle part à la retraite avant 65 ans, le nouveau système universel lui ferait perdre de l'argent. Cliquez sur le profil qui vous intéresse le plus.

L'analyse des cas-types met également en lumière que, plus la personne cotisera longtemps dans le nouveau dispositif, plus elle en tirera bénéfice.

Pour les personnes avec des salaires plus importants, ce constat est cependant moins évident. Prenons le cas d'un graphiste qui a commencé sa carrière avec un salaire brut d'un peu plus de 1200€ par mois et l'a terminé avec un salaire brut compris entre 3700 et 4200€. Choisissez le profil qui vous intéresse le plus.

Même constat pour un salarié qui a touché durant toute sa carrière une rémunération proche de la moyenne française. Le comparateur du gouvernement retient le cas le profil d'une développeuse web gagnant aujourd'hui 3140€ par mois. Cliquez sur le profil qui vous intéresse le plus.

Dans le système universel, une infirmière serait, en revanche, gagnante peu importe l'âge de départ. Evidemment, plus elle partirait tard à la retraite, l'amélioration du niveau de sa pension par rapport au système antérieur serait conséquente. Choisissez le profil qui vous intéresse le plus.

Quant aux professeurs, qui font partie des personnes les plus mobilisées, leur cas dépend beaucoup de la fameuse garantie du niveau de la retraite future qui leur est promis. Sans une garantie inscrite dans la loi, ils seraient parmi les perdants de la réforme comme l'illustrent ces cas de professeurs des écoles.

D'autres profils prévus pour janvier

Reste que de nombreux paramètres doivent encore être ajustés dans le cadre de la réforme dans le cadre des discussions avec les partenaires sociaux, puis à l'Assemblée nationale et au Sénat. 

Le gouvernement a prévu de dévoiler 300 profils de plus, au plus tard le 22 janvier sur le site www.reforme-retraite.gouv.fr.

Coralie Cathelinais