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Réforme des retraites: Laurent Berger dénonce un spectacle "lamentable" à l’Assemblée nationale

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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a jugé dimanche sur le plateau de LCI que le spectacle des débats à l'Assemblée sur la réforme des retraites était "lamentable", en opposition à la "dignité" présente aux manifestations dans la rue.

"C'est un spectacle lamentable qui n'a rien à voir avec la dignité du mouvement de la rue", a déploré Laurent Berger, invité du grand jury RTL-Le Figaro-LCI ce dimanche. Ce dernier a même comparé les scènes qui se sont déroulées ces derniers jours au "plateau de Cyril Hanouna".

À l'Assemblée, la première semaine d'examen du texte de la réforme des retraites, déjà houleuse, s'est achevée dans le tumulte d'une polémique soldée par l'exclusion pour 15 jours du député LFI Thomas Portes, sanctionné pour avoir posé, dans un tweet, le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt.

Les syndicats réclament que l'article 7, qui porte la mesure d'âge de départ à la retraite, puisse faire l'objet d'un débat et d'un vote. Mais rien n'est moins sûr, alors que les députés de la Nupes ont déposé des milliers d'amendements. "L'obstruction n'est pas une bonne solution", a commenté M. Berger. "C'est une connerie", a-t-il ajouté.

Une bataille sur le comptage des manifestants

Laurent Berger a par ailleurs contesté le comptage officiel des manifestants contre la réforme samedi. Selon le ministère de l'Intérieur, les manifestations ont rassemblé 963.000 personnes en France, dont 93.000 à Paris. La CGT a recensé de son côté 500.000 personnes dans le cortège parisien, et "plus de 2,5 millions" au niveau national. "Le chiffre de l'Intérieur, il est minoré parce qu'il y a eu plus d'un million de personnes dans la rue", a estimé Laurent Berger.

"Nous, on a notre propre comptage: 1,8 million de personnes, on a des personnes qui recensent (les manifestants) dans chaque lieu de rassemblement", a-t-il étayé. "On peut jouer sur les chiffres mais c'est une immense mobilisation: jamais il n'y a eu autant de monde dans une mobilisation le samedi", a-t-il poursuivi.

L'intersyndicale appelle à un cinquième acte le 16 février et agite le spectre d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, soit après les vacances scolaires. "Cela peut être comme en Espagne où des commerçants baissent le rideau symboliquement pendant une heure ou deux", a indiqué Laurent Berger.

P. B. avec AFP