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Législatives: Emmanuel Macron va-t-il devoir amender son programme économique?

Faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron risque d'avoir toutes les difficultés du monde à obtenir les voix nécessaires pour son programme. Mais les réformes économiques ne sont pas forcément menacées.

Cette fois, la situation se complique sérieusement pour Emmanuel Macron. Fort d'une majorité très relative à l'Assemblée nationale (247 députés pour la majorité, loin des 289 sièges de la majorité absolue), le président de la République se retrouve coincé entre une coalition de gauche très hostile, et une droite LR qui refuse toute alliance globale. Sans compter le poids très important du Rassemblement national.

Au mieux, le gouvernement va donc devoir revoir sa copie pour espérer passer ses textes au Parlement, principalement pour obtenir les voix des Républicains, seuls potentiels alliés de circonstance. Pour autant, les réformes économiques peuvent encore être sauvées.

La poudrière des retraites

A commencer par la réforme des retraites. Sur le fond, les LR sont d'accord sur le décalage de l'âge du départ à la retraite. Valérie Pécresse l'avait d'ailleurs proposé pendant la campagne présidentielle et Emmanuel Macron, en négociant sur certains points, pourrait obtenir les voix nécessaires pour sa réforme. En revanche, les nouvelles forces en présence (Nupes et RN), couplées à l'hostilité des syndicats, pourraient bien transformer cette promesse électorale en poudrière.

Là où le gouvernement devrait aussi obtenir l'aval de la droite, c'est sur la rigueur budgétaire ou plutôt la "maîtrise des comptes publics" comme l'a encore rappelé le mois dernier Bruno Le Maire. Marotte des Républicains, elle pourrait même être au cœur de ce nouveau quinquennat. La hausse des taux de la Banque centrale européenne allait, de toute manière, contenir les envies dépensières de la majorité.

Débats techniques

Sur un sujet plus technique, un débat sera lancé sur la baisse des impôts de production. Là encore, la droite y est favorable mais Valérie Pécresse souhaitait supprimer la C3S (un impôt perçu par l'Etat) quand LREM voulait en finir avec la CVAE (qui revient aux communes et métropoles). Après la disparition de la taxe d'habitation, les LR – qui possèdent encore beaucoup d'élus locaux – entendent faire plier le gouvernement.

Quant au sujet de l'emploi, la majeure partie des grandes réformes ont été adoptées lors du quinquennat précédent.

Thomas Leroy avec Thomas Sasportas