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Laurent Berger: La retraite à 65 ans, "c’est non"

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Invité de BFMTV et RMC, le Secrétaire général de la CFDT, a redit son opposition à un âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans et prévient qu’il y aura “de la conflictualité”.

Pour lui, c'est “non”. Laurent Berger confirme que son syndicat, la CFDT, s’opposera à la nouvelle mouture de la réforme des retraites si elle contient un âge légal de départ à la retraite repoussé.

“C’est une approche dogmatique. (Cette mesure) est indifférenciée et donc totalement injuste, affirme le Secrétaire général de la CFDT au micro de BFMTV et RMC. “C’est une mesure injuste, inutile et dogmatique”, résume-t-il.

"Une mesure injuste, inutile et dogmatique"

Laurent Berger considère que ce report de l’âge légal de départ à la retraite “n’a pas le même impact si vous faites un métier pénible dans l'alimentation, le bâtiment ou la restauration” que si vous exercez un métier moins prenant physiquement.

Il revient d’ailleurs sur la suppression de certains critères de pénibilité par le gouvernement. “Pour l’instant on n’a pas de visibilité sur le sujet”.

Pour lui, la retraite est un sujet sur le contenu du travail. Il faut donc faire de la différenciation, s’adapter au parcours professionnel de chacun. “Certains se sentent bien au travail et veulent poursuivre mais aussi ceux “qui sont usés au travail à 55 ans”, plaide Laurent Berger.

“Si c’est ça, il y aura de la conflictualité”

Il faut “renoncer” à cette réforme des retraites qui place en son cœur le départ à 65 ans, réitère Laurent Berger, “pour une question de justice sociale et de climat social à la rentrée”, défend-t-il.

“Il n’y a pas de projet sur la table. Il n’y a qu’une annonce: la retraite à 65 ans. Il ne faut pas partir avec cette accroche. Sinon, la CFDT sera opposée”, prévient son Secrétaire général, qui promet de revenir sur BFMTV pour annoncer un éventuel mouvement social si la réforme est présentée avec cet âge de départ repoussé.

On part sur une mauvaise voie. “Il y a du travail à faire sur la question des retraites mais pas de cette manière”, conclut Laurent Berger. Un avertissement tout droit adressé à Elisabeth Borne et son futur gouvernement.

Sofiane Aklouf