Retraites: pour le président du Medef les régimes spéciaux "posent un problème d'équité"

Sur le dossier des retraites et du maintien des régimes spéciaux qui a motivé la journée de grève très suivie de vendredi à la RATP, Geoffroy Roux de Bézieux n'en démord pas. "Les régimes spéciaux de retraite étaient justifiés par des conditions d'exercice du métier qui étaient très particulières comme à la SNCF pour les trains de nuit. C'était il y a 70 ans. Les conditions ont changé" a déclaré le président du Medef, invité ce dimanche de notre émission BFM Politique.
"Il y aura bien des conditions de pénibilité pour certains métiers dans le projet du gouvernement, tel que je l'ai compris. Je comprends bien que ceux qui sont entrés à la RATP et qui espéraient partir à la retraite à 52 ans soient mécontents. Mais, il y a un problème d'équité vis-à-vis du reste la population qui part beaucoup plus tard à la retraite. Un chauffeur de bus municipal n'a pas du tout les mêmes conditions de départ que celui la RATP, comme le montre bien l'exemple pris par le Premier ministre " a ajouté le président du Medef.
"Le projet gouvernemental sur la réforme des retraites n'évoque une convergence des régimes spéciaux qu'en 2040" a fait remarquer Geoffroy Roux de Bézieux, pour s'étonner de l'ampleur du mouvement de grève à la RATP, le vendredi 13 septembre.
Un "déni de réalité"
"En France, il y a un déni de réalité. Il y a actuellement 1,7 actif par retraité. Il y en aura 1,4 dans 20 ans selon les projections. On a donc un problème de démographie. Si on ne fait rien, le comité d'orientation des retraites, le COR, prévoit qu'en 2040, les pensions passeront à 30% du salaire moyen" prévient le président du Medef.
"Il faut faire cette réforme et l'équité du système, il faudra bien la payer. Il y a trois options. Soit on augmente les cotisations, ce qui baisse les salaires et l'emploi, soit on baisse les retraites, ce qui n'est pas acceptable. Je préfère la troisième qui consiste à augmenter les recettes en reculant l'âge de départ à la retraite" a commenté Geoffroy Roux de Bézieux.
Interrogé sur le temps long que le gouvernement privilégie pour mener à la concertation sur le projet de réforme des retraites, il a précisé: "Prendre le temps ? Je ne suis pas contre. C'est un sujet anxiogène mais je crois que cette réforme va se faire. Ce qu'il ne faut pas c'est que l'on renonce. Il faut que cela soit une vraie réforme paramétrique et systémique".