Retraites: l'ancien leader de la CGT Philippe Martinez estime qu'"il faut trouver d'autres modes de financement"

Deux ans après sa présentation par le gouvernement d'Élisabeth Borne, la réforme des retraites revient sur le devant de la scène à l'occasion des consultations des partis politiques et partenaires sociaux à Matignon. "On voit bien que ça n'est pas réglé et il faut revenir dessus, constate Philippe Martinez, ancien secrétaire général de la CGT, sur le plateau de BFMTV. Je me félicite qu'on ait à nouveau un débat et qu'on essaye de trouver d'autres solutions que le recul de l'âge de départ à la retraite."
"Il faut un âge légal de possibilité de départ et je rappelle que celui qui a envie de continuer de travailler après peut le faire. Après, il faut discuter du montant qu'on doit toucher en fonction du nombre d'années travaillées avec un seuil minimum."
L'ancien secrétaire général de la CGT avait notamment participé aux longues discussions autour de la réforme à points portée par le gouvernement d'Edouard Philippe avant la pandémie. "Il y a eu des vraies discussions à cette époque-là sur l'enjeu des retraites, comment on les finance, ce qui n'a pas été le cas pour la deuxième réforme sur le recul de l'âge légal, déplore-t-il. Le sujet qui doit être posé aujourd'hui est comment on finance la protection sociale en France."
Conférence de financement
À l'instar de Patrick Martin, lui-même invité de la matinale de BFMTV jeudi, l'ancien leader syndical considère qu'"il faut repenser le financement de nos systèmes" même s'il estime ne pas avoir "les mêmes solutions" que le représentant du patronat. "Il faut qu'il y ait plus d'emplois, revoir les systèmes de cotisation, rediscuter des exonérations de cotisations", ajoute-t-il.
"Dans l'état actuel, il faut trouver d'autres modes de financement et ce n'est pas uniquement une question de démographie […] Il faut une conférence de financement et après trouver des solutions."
La veille au soir, sa successeure à la tête de la CGT Sophie Binet a demandé à François Bayrou d'abroger la réforme des retraites. Le Premier ministre "nous a annoncé qu'il souhaitait ouvrir des discussions dans un délai rapide" et dit comprendre que "6 mois ou 9 mois (de concertation, Ndlr), c'était un délai trop long", a-t-elle rapporté à la sortie de son entretien avec le chef du gouvernement.