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Finances publiques

"Rapprocher le brut du net", "retraite par capitalisation": Bruno Retailleau esquisse ses propositions pour 2027

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Le ministre de l'Intérieur et chef de file des LR propose notamment de ne pas remplacer les fonctionnaires qui partiront à la retraite dans "l'administration administrante" dès 2026.

"Tout ce qui bouge on le taxe, ce qui bouge encore on le réglemente et ce qui ne bouge plus du tout, on le subventionne. On est en là", a déclaré Bruno Retailleau ce jeudi 28 août, en reprenant les mots de Ronald Reagan pour séduire les adhérents du Medef lors d'un débat avec les autres chefs de partis.

"On ne peut plus vivre dans un système qui est dans un système social étatiste", a-t-il indiqué. Pour y remédier, le chef de file des LR suggère de réduire les dépenses de l'État en limitant le nombre de fonctionnaires.

"Je propose dès 2026 de ne pas remplacer tous les fonctionnaires qui partiront à la retraite dans l'administration administrante", a suggéré le ministre de l'Intérieur.

Le Vendéen imagine également un "seuil zéro charge" pour que les salaires brut se rapprochent du net. Ce dispositif ne prévoyerait "ni cotisations salariales, ni cotisations patronales" au-delà de 1623 heures travaillées par an, c'est à dire 16 heures de plus que la durée légale annuelle du travail.

Bruno Retailleau envisage donc une version remaniée du "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy, qui avait fait de la défiscalisation des heures supplémentaires l'un des marqueurs de sa campagne de 2007.

Une dose de capitalisation

Répondant à Jordan Bardella, qui suggère la création d'un fonds souverain destiné à drainer l'épargne des Français volontaires vers les entreprises, le chef de file des LR a plaidé pour la capitalisation.

"La seule façon de faire un fonds souverain sans avoir de la monnaie de singe, c'est la retraite par capitalisation", a-t-il déclaré.

Bruno Retailleau a reconnu que la "transition" présentait une "difficulté", mais n'a pas expliqué comment il comptait la résoudre, pas plus que Gabriel Attal qui a également plaidé pour cette solution afin d'augmenter l'investissement en France.

Son financement est en effet une question très épineuse. Pour maintenir le niveau de pensions des retraités actuels, la transition impliquerait un double paiement de cotisations des actifs (pour leur propre retraite avec la part de capitalisation et pour les pensions des retraités actuels dans le système par répartition).

À défaut, il faudrait sans doute augmenter les charges des entreprises ou recourir à la dette publique. Il y a-t-il une solution miracle? Bruno Retailleau a indiqué que son parti ferait rapidement des propositions.

P.L