TNN: la fille de l'architecte s'oppose à la démolition du théâtre

La ville de Nice entre le Théâtre national et la promenade des Anglais. - VALERY HACHE / AFP
La destruction du Théâtre national de Nice (TNN), elle n'en veut pas. Ce lundi, au micro de France bleu Azur, la fille de l'architecte du lieu, Yves Bayard, a fait part de son opposition à la démolition du bâtiment culturel, inauguré en 1989.
"C'est une énorme erreur. On s'acharne sur le TNN. Il ne faut pas détruire cette œuvre", a tranché Martine Bayard. Avant d'ajouter: "C'est comme si on supprimait un bout de la Tour Eiffel".
Ce n'est pas la première fois que la fille de l'architecte affiche son mécontement face à ce projet. "Il ne s'agit pas d'un bâtiment isolé, mais d'une œuvre globale constituée de la Promenade des Arts, qui est un seul permis de construire, avec un rassemblement de différents bâtiments culturels", avait-elle déjà affirmé, auprès de France 3 Provence-Alpes Côte d'azur début décembre.
Au micro de France bleu Nice, ce lundi, Martine Bayard promet que son combat n'est pas terminé. Elle compte désormais faire appel à la justice.
Plus aux normes
Souhaitée par le maire de Nice Christian Estrosi, la démolition a déjà été validée par le ministère de la Culture, début décembre. Mais pourquoi détruire un tel bâtiment? Dans un communiqué, la ministre Roselyne Bachelot rappelait que le théâtre ne répondait plus "aux besoins techniques, fonctionnels et artistiques qu’exige un Centre Dramatique National".
En échange, la mairie de Nice promet, pour le remplacer, le prolongement de la Promenade du Paillon, avec "8 hectares de parc urbain supplémentaires", rappelait la mairie dans un communiqué, publié le 2 décembre dernier. La plantation de 1.500 arbres est également au programme.
Un comité de soutien et une pétition
Face à la décision de la Ville et de l'État, plusieurs opposants se sont déjà fait entendre. C'est notamment le cas du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui a créé un comité de soutien au Théâtre national de Nice, le 16 décembre dernier.
Invité de BFM Nice Côte d'Azur le 16 décembre, Eric Ciotti avait dénoncé "une erreur culturelle, économique, sociale et environnementale", et évoqué un "caprice personnel" du maire de la ville.
"C'est une faute culturelle grave, une faute économique, une erreur sociale et une agression architecturale", assurait-il lors du lancement du comité.
Au conseil municipal de Nice, la fronde est également présente chez les élus écologistes et de gauche. Vendredi dernier, devant l'hôtel de ville, une trentaine d'opposants se sont mobilisé contre la démolition du théâtre.
"On ne veut pas s'inscrire dans la guerre entre Ciotti et Estrosi. Nous, on est dans un mouvement apolitique, avec des commerçants et des citoyens qui veulent défendre leur théâtre", insistait sur France Bleu Azur Hélène Granouillac, conseillère municipale écologiste.
Une pétition a par ailleurs été lancée par le mouvement "Nice au cœur" et recueille désormais un peu plus de 3.000 signatures. "Non à la démolition du TNN et au gaspillage d'argent public, alors que les finances de la ville et de la métropole sont en difficulté et dans une période où les priorités sont ailleurs", demande la pétition.