BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Procès de l'attentat de Nice: les 850 parties civiles doivent s'attendre à "quelques déceptions"

placeholder video
Huit personnes sont jugées à partir de ce lundi, devant la cour d'assises spéciale de Paris, dans le procès de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice.

Le procès de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice débute ce lundi à partir de 13h30 avec huit accusés et plus de 850 parties civiles. Pour cette ouverture de procès, "ce sont surtout des questions de procédure" qui vont être abordées, explique Adrien Verrier, bâtonnier de l'ordre des avocats du barreau de Nice, invité ce lundi matin de BFM Nice Côte d'Azur.

Des contraintes liées au procès

Pour la suite du procès, "potentiellement toutes les parties civiles peuvent témoigner", rappelle l'avocat qui indique avoir recherché, avec ses confrères, "des cohérences" pour éviter "la redite, la répétition".

"Les parties civiles, si elles souhaitent s'exprimer, le feront. Nous, on est là pour les aiguiller, pour faire en sorte qu'il y ait une cohérence générale et que chacun puisse expliquer quelque chose de bien spécifique", souligne Adrien Verrier ajoutant que des "contraintes de temps" s'imposent durant ce procès.

"Si on entend, pendant une demi-heure, chaque partie civile indépendamment, le procès ne pourra jamais tenir dans le délai qui lui a été imparti", ajoute le bâtonnier. Les parties civiles peuvent témoigner directement à Paris devant la cour d'assises spéciale, ou bien à Nice dans une salle spécifique du tribunal judiciaire pour les enfants.

Si ce procès est très attendu par de nombreuses victimes, Adrien Verrier met en garde sur le "grand risque de déception" puisque l'auteur des faits "ne sera pas dans le box des accusés". Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le conducteur du camion, a été abattu par les policiers sur le soir de l'attentat.

Des acquittements possibles

Les huit accusés sont jugés "soit pour des crimes qui ne sont pas en relation directe avec l'attentat, soit en relation directe, mais pas comme complice donc nécessairement, les peines ne seront peut-être pas forcément à la hauteur des attentes des parties civiles".

Adrien Verrier pointe aussi la possibilité d'acquittement. "Il faut le prendre en considération. Quand il y a des acquittements, c'est la justice qui fonctionne, mais il est évident qu'il faut s'attendre à ce qu'il y ait quelques déceptions du côté des parties civiles. Malheureusement, c'est normal par rapport aux éléments du dossier dont nous disposons."

"Un accusé, qui fournit une aide vraiment limitée sans connaître le but final [...], ne peut être condamné comme un auteur de l'attentat donc c'est vrai que, sur le plan de la peine, il peut y avoir quelques déceptions", poursuit-il.

"La cour d'assises est souveraine dans sa décision", complète Adrien Verrier en arguant que c'est à elle d'analyser les éléments à charge ou à décharge selon chaque motif d'accusation contre les huit personnes jugées. "La cour d'assises n'est pas là pour faire plaisir aux uns et aux autres, elle est là pour examiner les éléments."

Le procès est prévu pour durer jusqu'au 16 décembre, soit 64 jours d'audience programmés du mardi au vendredi.

Alice Brousse et Amaury Tremblay