BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

"On ne reconnaît rien": des sinistrés de l'immeuble des Moulins ont pu récupérer leurs affaires

Des habitants des Moulins venus récupérer leurs affaires vendredi 19 juillet, au lendemain de l'incendie mortel survenu dans leur immeuble.

Des habitants des Moulins venus récupérer leurs affaires vendredi 19 juillet, au lendemain de l'incendie mortel survenu dans leur immeuble. - BFM Nice Côte d'Azur

Les sinistrés de l'immeuble touché par un incendie jeudi 18 juillet ont pu monter dans leurs appartements récupérer quelques affaires ce vendredi. Quelques-uns sont logés temporairement dans un hôtel en attendant.

"Quelques habits", un micro-ondes "pour faire chauffer de quoi manger"... Des sinistrés des Moulins ont pu monter dans leur appartement récupérer quelques affaires ce vendredi 19 juillet, au lendemain de l'incendie criminel qui a fait sept morts d'une même famille.

Des familles avaient dû être évacuées, notamment au deuxième étage de l'immeuble, où l'un des trois départs de feu a été constaté. Venu récupérer ses affaires, Raymond a eu du mal à se repérer dans ce qu'il reste de son appartement.

"On ne reconnaît rien: l'entrée, les couloirs, les escaliers... Tout est noir, rien que du charbon", raconte-t-il après être monté dans son appartement. Sa porte d'entrée en métal "a fondu complètement" mais a tout de même permis de protéger un peu son logement. "La fumée a envahi la pièce, il y a de l'eau partout."

Les habitants encore sous le choc

Ce n'est qu'une petite partie de leurs biens que les habitants ont pu récupérer ce vendredi. "On a récupéré le maximum, mais il y a d'autres choses qu'il faut qu'on récupère aussi", notamment des documents importants, explique un autre habitant de l'immeuble.

Lui et sa famille ont été temporairement relogés à l'hôtel, et une solution d'hébergement à proximité de l'immeuble des Moulins leur a été proposée, mais la famille imagine mal s'y sentir en sécurité.

"À côté, je ne peux pas", poursuit le riverain. "Déjà, le petit, même à l'hôtel il ne dort pas, il a peur du feu."

Raymond, lui aussi temporairement logé à l'hôtel même s'il dit "ne plus avoir le sommeil", s'est également vu proposer un hébergement plus proche de son immeuble. Une solution loin d'être idéale pour lui. "Ça ne me fait pas plaisir. Parce que ce que j'ai déjà vécu ici, je peux le vivre à deux bâtiments près."

Des difficultés de relogement

D'autres habitants se trouvent quant à eux projetés dans une situation délicate pour trouver un logement provisoire. Une famille, logée pour la nuit dans un hôtel de la promenade des Anglais, se voit forcée de trouver une solution pour le reste du week-end, alors même qu'elle attend encore des nouvelles de son bailleur social.

"On m'appelle à 16 heures pour m’annoncer que l’hôtel ne veut pas renouveler, parce qu’il y a une histoire d’assurance. Demain matin, je suis dehors avec ma famille, avec mes trois enfants et mon mari. Là, on n’a pas de solution concrète", déplore la mère de famille au micro de BFMTV. "On est traumatisés, et en plus on doit gérer ce genre de situation."

Jeudi soir, un rassemblement avait eu lieu au pied de l'immeuble des Moulins en hommage aux victimes. Un moment au cours duquel les habitants ont également laissé entendre leur colère face au problème du trafic de stupéfiants dans le quartier. Le maire de Nice, Christian Estrosi, avait quant à lui annoncé son intention de tenir un grand rassemblement contre le trafic de stupéfiants.

L'enquête pour destruction volontaire par incendie se poursuit, et une personne a été placée en garde à vue, bien qu'il ne s'agit pas de l'une des trois personnes recherchées et aperçues sur les images de vidéo-surveillance.

Laura Champion, Hugo Smague avec Laurène Rocheteau