"On n'a pas le droit de lâcher": Estrosi annonce un rassemblement "contre le narcotrafic" après l'incendie de Nice

Un membre de la police scientifique devant l'immeuble résidentiel où un incendie a fait sept morts, le 18 juillet 2024 à Nice - Valery HACHE © 2019 AFP
"En mémoire de cette famille, on n’a pas le droit de lâcher quoi que ce soit. Et que les criminels payent à vie le sang, le meurtre qu’ils ont sur leurs mains". Présent lors de l'hommage aux victimes de l'incendie de Nice jeudi 18 juillet au soir, Christian Estrosi a annoncé son intention de tenir "un grand rassemblement contre le narcotrafic" dans les prochains jours.
Un moyen "d'exiger que tous les moyens soient au rendez-vous", a expliqué l'édile. Plus tôt sur BFM Nice Côte d'Azur, le maire niçois avait déjà annoncé "l'initiative d'un rassemblement pour dénoncer ce qu'il se passe plus précisément dans ce quartier en matière de narcotrafic".
Pour Christian Estrosi, l'incendie qui a tué 7 personnes dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juillet est lié au trafic de stupéfiants. "Il apparaît très clairement que nous sommes dans une volonté de reconquête d'un point de deal qui avait été démantelé par la police judiciaire avec le procureur de la République, la police nationale et de la police municipale, a-t-il justifié. Naturellement, tout cela crée à chaque fois des réactions de plus en plus violentes, celle-ci en est une. Elle était sans doute tournée vers quelqu'un d'autre".
La piste d'un conflit sur fond de trafic de drogue "explorée"
Le procureur de la Nice ne peut pour le moment pas confirmer les motifs. "S’il convient à ce stade de faire preuve d’une particulière prudence sur le mobile du passage à l’acte criminel, la piste de faits intervenant dans le cadre d’un conflit sur fond de trafic de stupéfiants, sans lien avec les victimes et leur famille, est explorée", a-t-il expliqué alors que les résultats des premières investigations "confortent totalement la piste criminelle".
Ce jeudi soir, Christian Estrosi a donc rejoint l'hommage dans le quartier des Moulins. "Je partage la douleur et la colère des habitants. Personne ne peut accepter de voir une innocente famille décimée sur fond de narcotrafic", a-t-il dit. Mais l'édile a été interpellé par des habitants se sentant abandonnés. "Vous ne faites rien, vous ne protégez personne. Aujourd'hui, c'est une famille, demain, c'est tout le monde", a alerté une résidente.
En septembre 2023, une cinquantaine d'élus dont Christian Estrosi, Benoît Payan ou encore Martine Aubry avaient signé une tribune dans Le Monde demandant notamment "un véritable plan national et européen contre le trafic de drogue".